énurie persistante, la tension sur les approvisionnements en verre reste forte pour les embouteilleurs de vin. Ces derniers restant bien souvent démunis quand la commande de flacons réalisées des mois à l’avance n’arrive toujours pas et que le client final demandant la livraison des cuvées demandées. « Les vignerons ne connaissent pas tout le milieu du packaging. Ils se heurtent à des fournisseurs qui ne peuvent pas prendre de nouveaux clients » rapporte Stéphane Gradassi, le directeur fondateur de la société de courtage en emballages Cap10 (basé à Bédarrides, Vaucluse), qui se donne un « leitmotiv : qu’une ligne d’embouteillage ne reste jamais vide ».
« On n’est pas Gérard Majax, mais comme on connait tous les fournisseurs, on peut avoir des solutions » précise l’ancien de Saint-Gobain Emballages (devenu Verallia), qui indique recourir sur les bouteilles en verre à plus d’une dizaine de fabricants et de distributeurs de bouteilles en Europe (avec des propositions alternatives : mise en canette d’aluminium ou bouteille en PET, sans oublier le suivi de la consigne). Soit une offre réellement multicarte indique Stéphane Gradassi, notant que les distributeurs classiques n’ont que très rarement plus d’une à deux marques et rarement, « comme le milieu est assez resserré ». Pour ne pas dire monopolistique, mais c’est un sujet sensible.


Se posant en intermédiaire respectueux de chaque maillon, Cap 10 n’est pas là pour casser les prix, mais pour répondre aux sollicitations d’urgence sur des bouteilles en verre, bouchons, capsules, cartons, caisses en bois, palettes… « On se démène pour que les vignerons ne restent pas en carafe. Aujourd’hui, il y en a beaucoup qui appellent en grande panique » rapporte Stéphane Gradassi, pour qui son métier est de prendre les problèmes qui empêchent ses clients de dormir pour passer ses nuits à trouver une solution.
Ayant trouvé 5 millions de cols l’an passé, Cap 10 vise 8 à 10 millions de bouteilles cette année pour une centaine de clients demandant des dépannages d’urgence et une dizaine pour lesquels une conciergerie est assurée. Enfant de Châteauneuf-du-Pape, Stéphane Gradassi est particulièrement implanté dans la vallée du Rhône, avec comme premiers clients les négoces familiaux Perrin et Guigal depuis sa création en 2016. « Nous avons l’avantage d’avoir commencé à une période où cycle verrier était baissier : on négociait. Maintenant on aide à garantir l’approvisionnement » résume le fondateur de Cap 10, qui précise ne pas être un agent rémunéré par les fournisseurs, mais bien un courtier rémunéré par ses clients demandeurs d’emballage. Avec désormais des activités de développement marketing de packagings pour mutualiser des projets innovants. Si en France on n’a pas suffisamment de verre, on essaie de ne pas manquer d’idées.