ent debout, comme les Italiens, contre l’initiative irlandaise visant à apposer des avertissements sanitaires sur les boissons alcoolisées, les professionnels espagnols demandent à leur gouvernement, par la voix de leur fédération nationale, la FEV, « un soutien ferme et décisif au secteur vitivinicole en Europe et dans les milieux internationaux face aux initiatives qui visent à stigmatiser la consommation de vin sans tenir compte de son lien avec le régime méditerranéen et la gastronomie, ainsi qu'avec un ensemble de valeurs allant du développement durable et de la structuration sociale au développement socio-économique des zones rurales ou au patrimoine culturel et paysager … »
Lors de l’assemblée générale de la FEV la semaine dernière, son président Emilio Restoy a souligné que « la prochaine présidence espagnole de l'UE, qui débutera en juillet, constituera une plateforme très importante et un « haut-parleur » pour défendre la législation harmonisée et le marché unique face à des défis généraux et concrets tels que celui posé par l'Irlande avec sa réglementation sur l'étiquetage des boissons alcoolisées ». Et de mettre en garde : « Nous constatons avec inquiétude que cette loi, qui continue d'avancer, pourrait créer un précédent très dommageable pour l'image et la réputation de notre secteur à court terme et un désavantage concurrentiel très important par rapport aux pays du Nouveau Monde ». Pour rappel, l’Organisation mondiale du commerce planche depuis le 6 février sur l’initiative irlandaise pour déterminer si oui ou non, elle peut être considérée comme un obstacle au commerce international. La période des commentaires prend fin le 7 mai prochain.
Présent lors de ce rassemblement, le secrétaire général du Comité européen des entreprises vins, Ignacio Sánchez Recarte a souligné le contexte international actuel où « la santé est au centre des débats politiques et sociaux et où se multiplient les initiatives législatives qui remettent en cause tout type de consommation d'alcool sans tenir compte de la réalité culturelle et sociale des différents pays et sans faire de distinction entre les produits ou les modes de consommation ». Face à cette situation, il a plaidé pour que le secteur anticipe et soit réactif, tant dans ses actions que dans sa communication afin de promouvoir une culture du vin pérenne basée sur une consommation modérée.
Pour ce qui est des enjeux commerciaux, le président de la FEV a également rappelé l'importance de l'internationalisation pour le secteur et a demandé au gouvernement de « profiter de la présidence espagnole pour approfondir les relations commerciales de l'UE avec les pays tiers et, notamment, accélérer la ratification de l'accord avec le Mercosur, avancer sur l'accord commercial avec l'Inde et, surtout, intensifier les négociations avec les États-Unis pour éviter à tout prix la réinstauration des droits de douane sur le vin qui ont fait tant de mal à notre secteur pendant près de deux ans ».