es bulles. Le Crémant. Les bulles… Comme une ritournelle où chacun y va d’un même couplet. A interroger les maisons de négoce de la Loire sur les produits qui ont performé sur l’année 2022, la réponse est invariable. Certains sont même contraintes par leur niveau de stock.
“La demande reste forte en Crémant de Loire”, souligne Juliette Monmousseau, directrice générale de Bouvet-Ladubay (29 M€). “On avait découvert la notion d’allocations en 2021. On continue encore à gérer les sorties”.
Au global, à l’export, en 2022, les bulles de Loire ont expédié quelque 132 500 hl, en hausse de 11 %. Sur ce marché, le Crémant de Loire est le leader incontesté avec 115 000 hl et une hausse de 12 %. Son marché historique, l’Allemagne, reste fidèle, avec une croissance à deux chiffres, à plus de 72 000 hl. Côté France, l’AOC a réalisé l’an passé sa troisième meilleure performance de son histoire en grande distribution avec 27 000 hl commercialisés. Comme toutes les bulles, elle avait chuté pendant la crise sanitaire, et a quasiment repris son niveau de 2019.
Sur ce même créneau commercial, le leader ligérien est Saumur. La GD représente 45 % des volumes de l’AOC. Avec 38 500 hl, elle réalise ses meilleures sorties depuis 5 ans, tout en renforçant son prix consommateur, à 5,23 € du col (+ 2,3 %). L’export – plus modeste – n’est pas en reste avec plus de 9 000 hl, mais une croissance de 35 %.
De son côté, Vouvray, qui avait aussi perdu des volumes en 2020, a retrouvé son volume d’avant-covid, à plus de 25 000 hl en GD.
Les autres circuits (CHR, cavistes et vente directe) ont aussi repris des couleurs, à plus de 32 000 hl. A l’export, à près de 5 000 hl, l’AOC tourangelle, très orientée sur le marché français à l’inverse de son pendant tranquille, réalise une des meilleures performances de son histoire.
Face à cela, les volumes de production ne sont pas forcément en phase. Les aléas climatiques récurrents – le gel principalement, mais parfois aussi des épisodes de grêle – ont pénalisé l’offre. Les stocks sont en baisse.
“Le marché est réellement porteur en ce moment. Même avec une augmentation du prix du col, ça passe encore. Ce que l’on redoute, ce sont des ruptures d’approvisionnement de certains marchés faute de produits. Dans ce cas, on sera remplacé par autre chose, le Prosecco par exemple”, estime Guillaume Roussy, président de Saumur Fines Bulles. Selon lui, il va falloir mieux travailler en amont entre production et négoce pour anticiper les besoins des marchés.