’appellation Fleurie a franchi une étape le 28 mars dernier. En assemblée générale, les vignerons du cru ont voté pour le cahier des charges et la liste des lieux-dits qui seront prochainement présentés à l’Inao pour une reconnaissance en premier cru. Par un vote à 85 % « pour », les 70 votants (représentant 60 % de la surface de l’AOC) ont ainsi consacré l’aboutissement de dix ans de travail.
« Le plus délicat est d’embarquer tout le monde dans un projet commun et collectif, qui ne soit pas perçu comme des opportunités individuelles, témoigne le co-président de l’appellation Sylvain Paturaux. Il y a donc eu un énorme travail pour que la sélection des lieux-dits s’appuie sur divers critères fiables et partagés : des études de terrain, des recherches documentaires, des enquêtes de pratiques, des dégustations à l’aveugle, des compilations de notes de dégustation parues dans la presse… » Sur les 48 lieux-dits du cru Fleurie, sept ont été retenus, couvrant 27 % de la surface de l’appellation.
Le cahier des charges prévoit un rendement à 52 hl/ha (contre 56 hl/ha pour le Fleurie sans mention de premier cru), une mise en marché au premier septembre (contre le 1er février), un degré minimum à 11,5 ° (contre 10,5 °), une première récolte après la cinquième feuille et une interdiction du désherbage chimique dans les vignes plantées à plus de 1,20 m. « Les règles se basent sur les pratiques des vignerons pour leurs cuvées parcellaires, car l’objectif est de mettre en lumière des pratiques existantes, pas de créer des contraintes lourdes », reprend Sylvain Paturaux, qui souligne que ce cahier des charges n’est pas un outil de communication : « la valorisation des premiers crus se fera à travers leur histoire, leur terroir et leurs caractéristiques de dégustation ».


Le dossier, en phase de finalisation, devrait être officiellement déposé à l’Institut National de l'Origine et de la Qualité (Inao) au cours du mois de mai ou juin. S’ensuivront des échanges qui prendront plusieurs années avant de pouvoir apposer la mention de premier cru sur les étiquettes. Mais le travail entrepris a déjà des effets positifs, observe Sylvain Paturaux : « C’est très structurant pour notre appellation, en nous poussant à réfléchir sur nos pratiques, notre communication, notre valorisation : cela nous tire vers le haut ! »