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Nouvelle technologie
Dans les vignes, la pulvérisation par impulsions apporte précision et confort

La pulvérisation par impulsions fait son apparition en viticulture. Trois viticulteurs témoignent de la précision et du confort que leur apporte cette nouvelle technologie.
Par Vincent Gobert Le 03 avril 2023
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Dans les vignes, la pulvérisation par impulsions apporte précision et confort
Pulvérisateur équipé du système SRP, d'Optima Concept, de pulvérisation par technologie PWM. - crédit photo : Optima Concept
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éjà connue en grandes cultures, la pulvérisation PWM fait une entrée remarquée dans les vignes. Le principe de la PWM (pour Pulse Width Modulation, ou modulation de la « largeur » d’impulsion, en français) est simple. Au lieu d’être continue, l’application de la bouillie est discontinue, résultat d’une succession extrêmement rapide de jets très brefs. Dans ce but, chaque buse a été équipée d’une électrovanne qui commande son temps d’ouverture et de fermeture. Ce système assure ainsi un volume par hectare constant quelle que soit la vitesse d’avancement et sans avoir à modifier la pression, contrairement aux systèmes de régulation classiques qui agissent sur la pression afin de maintenir le volume hectare lorsque la vitesse de travail varie – ce qui affecte la qualité de pulvérisation.

"ça fonctionne !"

Et selon les premiers usagers, ça fonctionne ! Ce sont des Champenois qui les premiers ont acheté le système PWM dit « SRP », d’Optima Concept. L’an dernier, Benoît Dehu, vigneron sur 13 ha à Fossoy, dans l’Aisne, a équipé son pulvé Millésime Précijet neuf rangs, de Tecnoma.

« Pour mes cuivre et soufre, j’applique 120 l/ha en début de campagne puis 200 l/ha, détaille-t-il. J’ai fixé la pression à 3,5 bars. Mon pulvé est équipé de buses orange Lechler 90 antidérive. Pendant le traitement, je ne touche à rien. Le SRP régule la pulvérisation : le débit des buses et la pression sont constants, que je monte ou que je descende une pente. C’est confortable. Idem au démarrage : la mise en route et l’arrêt sont instantanés. En termes de protection, tout s’est bien déroulé, même si 2022 était une année plutôt facile. »

Aux Riceys, dans l’Aube, Florent Grados utilise deux pulvérisateurs en Cuma équipés de SRP pour ses 5 ha. « Le premier est un Berthoud avec une rampe Amos, mis en PWM en janvier 2021, se souvient-il. Le second est une cellule Polyjet équipée aussi de descentes Amos depuis 2022. Ces deux pulvés servent sur 30 ha aux adhérents en bio ou en conversion. Le Berthoud a fait 210 ha avec le SRP, le Polyjet 30 ha. Les buses utilisées sont des Teejet XR 110° vertes sur trois hauteurs. »

Le système travaille pour nous

Après deux campagnes, Florent Grados se dit très satisfait. « Nous appliquons 180 l/ha à 5 bars de pression en pleine végétation, de manière régulière et précise. C’est différent de notre pulvé classique, à jet porté également, avec lequel on ne connaît la dose véritablement appliquée qu’en fin de traitement. Et puis avec le SRP, on regarde moins notre vitesse ; le système travaille pour nous. »

Chez Moët & Chandon, Yannick Pellerin, chargé des nouvelles technologies, a fait modifier « un pulvé vieillissant – un Précijet équipé de buses à injection d’air Lechler IDK 90 – qu’autrement il aurait fallu remplacer, rapporte-t-il. On applique 150 l/ha en début de saison puis 200 l/ha à 5,5 bars. On entre dans la troisième campagne. Ça fonctionne très bien. Il n’y a pas de perte par surapplication. »

Retrofit !

Ces viticulteurs ne se sont d’ailleurs pas contentés d’équiper leurs pulvés du SRP. « Nous avons également ajouté la circulation continue de la bouillie, de manière à éviter les bouchages. Ce qui a bien fonctionné. Depuis, l’encrassement des filtres reste limité », décrit Benoît Dehu. Aux Riceys, la Cuma de Florent Grados a pris la même option. « On a voulu nettoyer les filtres de 100 mesh : il n’y avait pas de résidus ! Avec ce montage, le rinçage et le nettoyage prennent deux fois moins de temps. »

L’installation du SRP va de pair avec celle du boîtier de régulation Xenius viti, d’Optima Concept, qui permet la régulation à pression constante. « L’ensemble m’a coûté dans les 15 000 € HT, décrit Benoît Dehu. Et je pourrai tourner de nombreuses années. C’est vraiment intéressant. »

« Avec Xenius, on gagne en confort, apprécie Florent Grados. Il alerte en cabine quand on atteint des vitesses trop basses ou trop élevées en côte. C’est très réactif. Et la console est facile à gérer. Depuis l’écran, on peut facilement augmenter ou diminuer le débit. Les commandes sur joystick qui permettent de gérer les tronçons sont aussi un vrai plus. » Pour équiper ses deux pulvés, la Cuma a dépensé environ 35 000 € TTC.

D'autres projets

Ces viticulteurs ne comptent pas en rester là. « Avec la société Chouette, nous intégrons des capteurs d’images capables de repérer le mildiou, en vue de traiter davantage les zones qui présentent des foyers, révèle Benoît Dehu. On pense y arriver dans un an. Un autre de nos projets vise à couper la pulvérisation buse par buse en l’absence de végétation, de façon à économiser du produit. »

« On aimerait disposer d’un système de détection du feuillage, partage Yannick Pellerin. Pour l’heure, on veut automatiser l’ouverture et la fermeture de la pulvé rang par rang au GPS RTK. Pour cela, on arpente les parcelles. » Pour ces trois Champenois, essayer la PWM, c’est adopter la pulvérisation de précision sous toutes ses coutures.

 

Point trop n’en faut

Changement important, en même temps qu’il a installé le SRP d’Optima Concept, Benoît Dehu a passé sa rampe de neuf à huit rangs. « A la recherche de la meilleure efficacité, j’ai souhaité que chaque rang traité le soit dans un même passage. J’ai donc supprimé les demi-rangs. Car en 2021, avec une forte pression du mildiou, j’ai observé que deux demi-rangs extérieurs étaient moins bien traités que les autres. Et finalement, travailler avec huit rangs complets, c’est aussi plus simple pour les démarrages dans les parcelles en pointe car on gère rang par rang. On coupe les descentes très simplement à partir de l’écran tactile du Xenius. » Chez Moët et Chandon, Yannick Pellerin est passé, lui aussi, de neuf à huit rangs. « Nous ne sommes pas convaincu de la qualité d’application par deux demi-rangs extérieurs, confie-t-il. Nous préférons enfermer le végétal entre deux descentes. Et ça simplifie aussi l’organisation des chantiers. »

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