uels sont les pulvérisateurs les plus performants ? Ceux qui permettent d’obtenir une qualité de pulvérisation optimale quel que soit le développement de la végétation et donc de réduire les doses des produits apportés tout en maintenant l’efficacité du traitement ? Pour le savoir, rendez-vous sur le site www.performancepulve.fr. À la mi-janvier, vingt-deux machines de quatorze marques différentes, pour une centaine de déclinaisons, y étaient classées selon une note globale de 1 à 7 (1étant la meilleure). «Cela représente une bonne proportion des matériels du marché», observe Adrien Vergès, ingénieur agroéquipements à l’unité mixte technologique Ecotech (IFV-Inrae-CTIFL) de Montpellier.
Parmi les bons élèves figure, par exemple, le pulvé Éole de Pellenc lorsqu’il est doté de descentes pneumatiques qui traitent en face par face (note 1). On trouve également le Berthoud Cruis’Air équipé de descentes à jet porté Air Drive, qui assurent elles aussi des traitements en face par face. En version vigne étroite, il obtient la note 1 lorsqu’il est équipé de buses à injection d’air et 2 lorsqu’il est monté avec des buses classiques. Figurent en outre les panneaux récupérateurs : le Lipco GSG-NV-VM2, un jet porté avec des buses à injection d’air (note 1) ; le Friuli sprayers Drift Recorery, un autre jet porté qui obtient la même note, et ce, quel que soit le type de buses dont il est muni. Et bien d’autres encore.
«Dans les salons, les constructeurs affichent de plus en plus le logo “Performance Pulvé” sur leurs pulvérisateurs les mieux classés. Certains ont également souscrit à une de nos licences leur permettant d’éditer un certificat Performance Pulvé propre à chaque machine, sur lequel figure le numéro de série du pulvérisateur et la note Performance Pulvé. Le viticulteur peut ensuite présenter ce certificat et la facture d’achat aux organismes qui délivrent les aides à l’investissement», explique Adrien Vergès.
Performance Pulvé est une marque déposée par l’IFV. Pour les constructeurs qui souhaitent voir leur machine référencée, la démarche est volontaire. Deux options s’offrent à eux : réalisation d’un test ou classement sur dossier.
Dans le premier cas, leur machine passe sur le banc d’essai Evasprayviti, une vigne artificielle pour standardiser les tests de pulvérisation. L’IFV y mesure, pour un réglage donné, la quantité de bouillie déposée et sa répartition au sein de la végétation à trois stades : début, milieu et pleine végétation. Il attribue ainsi au matériel une note détaillée (A+, A, B ou C) pour chaque stade végétatif. La note A+ est délivrée aux appareils qui, utilisés avec des produits à demi-dose, donnent la même qualité de pulvérisation que la voûte pneumatique (appareil de référence qui représente aujourd’hui 70% du parc en vigne large) avec des produits à pleine dose. La note A est attribuée aux appareils aidant à réduire les doses de 30%, la note B à ceux qui assurent la même qualité de pulvé que la voûte pneumatique et la note C à ceux dont les performances sont moindres. À partir de là, l’IFV détermine la note globale. Pour être classé 1, l’appareil doit ainsi obtenir A+ pour les passages en début et milieu de végétation et A en pleine végétation.
Dans le deuxième cas, le constructeur présente un dossier prouvant que sa machine appartient à un type donné. Si c’est avéré, il se voit décerner la note la plus basse obtenue par les machines du même type évaluées sur le banc par l’IFV. «Cette voie est peu empruntée par les constructeurs. Un seul y a eu recours», précise Adrien Vergès.
Selon l’ingénieur, le site doit évoluer prochainement, afin d’être plus facile d’accès et plus ergonomique. «Pour l’instant, il est un peu trop technique. L’idée est que la note globale de chaque matériel soit plus directement accessible. Nous allons aussi compléter la notation en introduisant un classement sur le volet “dérive” grâce aux mesures que nous effectuons sur le banc Eoledrift.»
Dans le cadre de la nouvelle programmation des aides Feader (2023-2027), le dispositif Performance Pulvé va être utilisé pour l’orientation des aides aux investissements PCAE dans trois régions : Grand Est, Occitanie et Pays de la Loire.