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Réserve volumique et export en mire pour les vins provençaux des Coteaux varois
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Depuis Prowein
Réserve volumique et export en mire pour les vins provençaux des Coteaux varois

Le président de l'appellation provençale Eric Lambert soutient la nécessité d'établir une réserve volumique à l'échelle de l'appellation varoise. Cette mesure offrirait le temps aux opérateurs de rebondir vers l'export, où les vins de l'appellation sont trop peu présents.
Par Olivier Bazalge Le 24 mars 2023
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Réserve volumique et export en mire pour les vins provençaux des Coteaux varois
Eric Lambert garde le sourire mais attend que les opérateurs des coteaux varois s'ouvrent plus vers l'export - crédit photo : O. Bazalge
A

près avoir connu un cycle de dernières années antagonistes, l’appellation coteaux varois en Provence est engagée dans une voie de mise en place de réserve volumique. Dans les années précédant l’épisode Covid, le syndicat d’appellation avait mis en œuvre une politique de l’offre répondant aux besoins de développement des marchés, en particulier celui d’une grande distribution (GD) française friande de ce rosé de Provence resté plus accessible que ses voisins de côtes de Provence ou coteaux d’Aix-en-Provence. Une fois les séries de confinements et réouvertures passés, les conséquences de l’épisode Covid ont ralenti les choses.

« L’arrivée du Covid et le confinement ont été profitables car notre positionnement de prix inférieur a collé aux besoins de la GD à ce moment-là. Sans autre alternative de sortie, les consommateurs se sont beaucoup approvisionné en GD pour consommer chez eux, renforçant notamment l’attrait pour les bag-in-boxes », explique Eric Lambert, président du syndicat ODG de l’AOC Coteaux varois en Provence, de passage à Prowein. Cet effet de conjoncture n’a cependant pas fait long feu. « Le secteur traditionnel a bien repris mais la GD n’a pas enchaîné sur le même rythme. Et vu que l’export ne représente que 20% des volumes commercialisés de l’appellation, il y a un volant de 20 000 hl qui peine à trouver ses débouchés », décrypte Eric Lambert. Le président du syndicat sait que ce volume est atomisé chez un ensemble de caves particulières qui n’ont pas nécessairement saisi la perche de l’export.

S’ouvrir à d’autres marchés plus porteurs

« La proportion de volumes exportés est trop faible, alors que nous avons un produit recherché par les marchés étrangers. Parce que le produit se vendait bien et assez facilement jusqu’au Covid, certains n’ont peut-être pas intégré la nécessité d’aller s’ouvrir à d’autres marchés plus porteurs », ajuste encore Eric Lambert. Résultat, il se pourrait bien que certains producteurs fassent appel aux mesures de distillation conjoncturelle annoncées par le ministre de l’agriculture. La situation est cependant loin d’être catastrophique pour une appellation qui ne manque pas d’atouts. « Notre appellation paie certainement un déficit de notoriété par rapport aux voisins de côtes de Provence ou coteaux d’Aix en Provence, mais avec Georges Clooney, Brad Pitt et l’investissement de l’ex-président Nicolas Sarkozy au domaine de Cantarelle, l’appellation dispose de locomotives de notoriété qui ne manquent pas de faire leur effet à l’export », signale également Eric Lambert.

Soulignant la qualité et l’homogénéité du vignoble varois, le président de l’appellation ne se montre donc pas inquiet, « mais la mise en place de cette réserve volumique, sur la base d’une moyenne olympique des ventes de chaque opérateur sur les trois meilleures des cinq dernières années, permettrait de tranquillement passer le cap de la transition vers une nouvelle dynamique commerciale », poursuit celui qui est également président de l’union coopérative provençale Estandon. Certains producteurs de l’appellation estiment que celle-ci gagnerait à faire évoluer son nom, aussi le syndicat a-t-il décidé d’engager un travail avec un cabinet spécialisé « pour évaluer tous les critères de notre appellation, forces, faiblesses, notoriété, marchés et enjeux commerciaux ». Soucieux de fédérer l’ensemble des composantes de l’appellation, celui qui préside l’entité qui génère la moitié des volumes de coteaux varois ne jure que par « un projet commun qui offre à tous les opportunités d’avancer commercialement, mais cela passera par plus d’orientation vers l’export ».

 

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