e 16 mars, c’est sous un grand soleil que Nathalie Archaimbault attend 22 viticulteurs thessaloniciens à la Fruitière numérique de Lourmarin. A leur descente du bus, ils saluent chaleureusement la directrice du syndicat des vins du Luberon, qu’ils commencent à bien connaître.
En trois jours, Nathalie Archaimbault leur a fait visiter plusieurs caves. « Nous avons commencé par la cave de Grambois pour leur faire découvrir le modèle coopératif, qu’ils ne pratiquent pas du tout, et la taille douce, avant d’enchainer avec le domaine Le Novi, à la pointe sur les couverts végétaux, de poursuivre par Marrenon avec son programme Décarbon’Action, et de finir à la distillerie de Maubec pour travailler sur la fin de cycle du produit ».
En novembre dernier, la directrice de l’AOP Luberon s’était rendue en Grèce accompagnée de quatre vignerons particulièrement intéressés par la découverte du cépage assyrtiko, envisagé comme une solution d’adaptation au réchauffement climatique.
Ces échanges vont se poursuivre jusqu’en 2024 dans le cadre du projet Leader Green Vinum visant à aider les vignerons à s’adapter au changement climatique. « Le projet est porté par le groupe d’action locale (GAL) Haute Provence-Luberon, dont je suis vice-présidente, et les GAL grecs Aneth 1, Aneth 2, et Pieriki – Mont Olympe. Il est doté d’une enveloppe de 72 500 € qui doit permettre aux vignerons de mieux apprivoiser le changement climatique, et d’échanger sur leurs stratégies d’adaptation » détaille Nathalie Archaimbault. S'étant aperçue que les professionnels du Luberon ont un temps d’avance sur leurs homologues grecs, elle se tient déjà prête à candidater à un Green Vinum 2.
« L’idéal serait de trouver de nouveaux partenaires européens en Italie ou en Espagne, et de travailler des vignobles français confrontés aux mêmes problématiques que nous, comme le Ventoux, les Costière de Nîmes, ou les Pyrénées-Orientales ».
Après un rapide café, les Grecs rejoignent l’auditorium de la Fruitière numérique où trois experts doivent leur donner des pistes pour s’adapter au changement climatique (issues du projet Laccave), réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et leur consommation d’énergie, et découvrir différentes méthodes de traitement des effluents phytosanitaires et vinicoles.
Leur retour est prévu pour le lendemain. Dans quelques mois, ils découvriront le guide des bonnes pratiques que l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) prépare à partir de leurs réponses à un questionnaire. « Nous avons également entamé un travail au local avec Renan Le Roux de l’Inrae pour comprendre comment le climat va évoluer dans le Luberon et comment nous pouvons faire évoluer l’encépagement où la manière de travailler la vigne pour nous y adapter » conclue Nathalie Archaimbault, avant de rejoindre le groupe.