uestion échelle, New York a beau être la « grosse pomme », le salon Vinexpo America Drinks America n’a guère en commun avec l'évènement Wine Paris & Vinexpo Paris qui s’est déroulé le mois dernier et Prowein qui ouvre à la fin de la semaine à Düsseldorf (Allemagne). Même s’il a accueilli 30 % d’exposants en plus cette année, le salon reste à taille humaine et les visiteurs, en croissance de 28 % peuvent faire des allers et retours dans les allées sans perte de temps. Mais ces visiteurs baguenaudent rarement, comme ils sont professionnels et organisés, déterminés sur ce dont ils ont besoin. « J’ai quatre gammes, mais personne ne s’intéresse aux quatre. Ici tout est "market driven" l’acheteur cherche ce que son client demande alors qu’en France c’est le produit qui dicte » explique Fabien Revol (Domaine Brau, en Languedoc) qui est impressionné par le dynamisme des exposants locaux.
Dès l’entrée du salon, on remarque la bannière "Taste France", forte de ses 140 exposants et de son comptoir de dégustation libre (50 cuvées). Pour Emilie Dyan, qui dirige la section agricole de Business France pour l’Amérique du Nord, organisatrice du pavillon, les vignerons français répondent face à la demande du marché américain et au transfert qui s’est opéré depuis l’Asie. La plupart sont à la recherche d’importateurs, car il en faut plusieurs pour couvrir un maximum d’états. D’après les organisateurs du salon, le visitorat est également réparti entre les trois catégories du système nord-américain, importateurs, distributeurs et détaillants (restaurateurs et cavistes). « Les USA, un marché où on peut faire du volume et de la qualité. Il faut exporter car le marché est limité en France » résume Raphaël Pommier, du domaine de Cousignac (Vallée du Rhône).
On voit que la Georgie a su rendre son espace bien visible avec une immense carte des vignobles. Derrière on voit une partie des stands français, unifiés sous la bannière Taste France.
Avis partagés sur la fréquentation, plus dense pour certains, plus irrégulière selon les moments pour d’autres. De même pour la qualité des visiteurs, professionnels certes, mais peut-être en manque de vrais acheteurs décisionnaires. Un exposant importateur se demande si l’an prochain il ne viendra pas seulement en visiteur, pour la qualité des contacts et des rencontres qu’il apprécie, le « networking ». Mais beaucoup d’exposants sont satisfaits. Pierre-Michel Tardy, directeur général de la coopérative corse Corsican se réjouit d’avoir sans doute trouvé un importateur pour New York et New Jersey en sachant qu’il va « mieux valoriser qu’avec la GD française ». Marica Bonomo du domaine Monte del Fra en Vénétie qui a déjà 15 importateurs déclare : « Je viens tous les ans. Il y a eu un coup de frein avec le covid, ça redémarre ». Quant aux bulles, « c’est aux Etats-Unis que ça se passe » confirme Françoise Antech-Gazeau (maison Antech à Limoux). Même avis du côté des Brésiliens, pour lesquels les Etats-Unis sont le premier marché d’export d’effervescents.