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L'agroéquipement manque de bras
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Difficultés de recrutement dans le machinisme
L'agroéquipement manque de bras

1 500 postes sont vacants dans la fabrication et la distribution alors que 3000 à 7000 emplois vont être créés d’ici 2030. Constructeurs, concessionnaires, distributeurs et enseignants alertent sur la pénurie de personnel.
Par Vincent Gobert Le 06 mars 2023
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L'agroéquipement manque de bras
Conférence à l'occasion de la sortie de l'étude 'Perspectives d'emploi dans les agroéquipements à l'horizon 2030' au Salon International de l'Agriculture le 2 mars 2023 - crédit photo : Vincent Gobert
L
e coup de la panne… de mécanos ! Sur qui pourra-t-on compter cette saison et les saisons suivantes en cas de pannes, de besoins en conseil, en formation ? Difficile à dire, selon l’étude dévoilée ce jeudi 2 mars au Salon de l’agriculture par l’Aprodema, association pour la promotion des métiers et des formations en Agroéquipement. En effet, cette étude intitulée « Emplois, métiers et compétences dans la filière agoéquipements, enjeux et perspectives à horizon 2030 » révèle qu'il y a actuellement environ 1 500 postes vacants dans les domaines de la fabrication, de la distribution et de l’enseignement. Cela alors que la filière devrait créer entre 3000 et 7000 emplois d’ici 2030, selon le même rapport commandé dans le cadre du plan France 2030. La pénurie ne guette pas, elle est déjà là.
 
Coup de mou dans le nombre de diplômés
 
Selon l’expertise du cabinet Terre d’avance, auteur du rapport, l’une des raisons à ce manque de personnel est le déficit entre les personnes diplômées, environ 1300 hors conduite d’engins chaque année, et le besoin qui est actuellement à un rythme de 1500 par an, « voire 2000 à 2500 par an ces prochaines années, décrit Lucille Hoarau, spécialisée dans les études emploi chez Terre d’avance. Il faut augmenter le nombre de personnes formées et que leur niveau de compétence corresponde aux besoins du terrain. A court terme, ces besoins 1) sont dans la technique et la maintenance avec une spécialisation dans le prédictif [machines connectées NDLR], la robotique et les nouvelles motorisations, 2) les fonctions de technico-commerciaux dans ces spécialisations avec une gestion qualitative de la relation client, 3) la formation et le soutien technique. A moyen terme, les postes vont être tournés vers la robotique, l’intégration des données et le management permettant de rassembler les nouvelles compétences techniques ».
 
Pour attirer et créer des vocations, l'Aprodema planche sur une feuille de route. Au programme : de la communication, un élargissement sur le sourcing de candidats, l'ajustement des outils de formation, une spécialisation des items sur les technologies (robotique, électrification, électronique, etc.), etc.
 
Ca patine pour les vendanges
 
Quant au manque de main d'oeuvre qualifiée, précisément en viticulture, l’enjeu le plus fort reste la disponibilité de mécaniciens et techniciens pendant les vendanges. « Au moindre souci technique, la relation client est très tendue, explique Lucille Hoarau. Il y a un pic d’activité extrêmement fort avec de gros besoins ».
 
Autre enjeu, la formation et les compétences sur les nouvelles technologies. La compétition entre les constructeurs et les demandes clients sont à l'origine de changements rapides des métiers. « En viticulture, de plus en plus de clients utilisent la télémétrie, décrit Rémy Naudet, directeur de la formation chez Claas. C’est souvent sur de gros domaines, avec notamment la problématique de la traçabilité des opérations ».
 
Résultat certains distributeurs s'adaptent en spécialisant des postes. « Dans notre concession, il y a des personnes dédiées aux nouvelles technologies, précise Maxime Boman, chef marketing à Agro Rhin. La viticulture est en forte progression dans les demandes. Le système d’exploitation embarqué FendtOne, par exemple, y participe fortement ».
 
Perméabilité des secteurs et effet domino
 
Mais tous les distributeurs ne sont pas en capacité de répondre présents. « Lorsque la relation client est dégradée, les salariés technicien maintenance partent vers d’autres secteurs, comme le poids lourd ou le TP », alerte Lucille Hoarau. Pourtant, les salaires ont augmenté. « Ces métiers peuvent maintenant être proposés à 3000 € brut le mois en début de contrat. Il y a un gros effort de la part des employeurs sur les salaires, dans un contexte de compétition entre les structures ».
 
Mais c’est l’enseignement qui en fait les frais. « Ce secteur ne peut pas rivaliser sur les salaires. C’est donc de plus en plus difficile d’attirer les compétences vers l’enseignement ».
 
Conséquence, plusieurs initiatives se créent pour épauler les professeurs et les élèves. Outre l’apprentissage et l’alternance, l’Aprodema a créé des universités d’été pour porter à la connaissance des enseignants les dernières techniques et innovations.
 
Côté constructeurs, « on est prêt à accueillir les professeurs dans nos centres de formations, dit Rémy Naudet. Car on peut apporter des expertises sur l’évolution des métiers. Et c’est important d’accueillir des jeunes avec des bases solides ». Et le responsable formation en vient à proposer des visios depuis les usines pendant les cours des élèves, « pour illustrer et approfondir les connaissances sur l’hydraulique par exemple, ou la dépollution moteur ». Un boost  comme ça, ça ne se refuse pas !
 

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