alon de l’Agriculture et de l’agrivoltaïsme : alliant les défis de la décarbonation et du changement climatique, l’implantation de panneaux solaires intéresse particulièrement dans les exploitations agricoles en général et les domaines viticoles en particulier. Les avantages sont prometteurs, comme en témoigne Laura Habegre, responsable régionale EDF Renouvelables (agence de Nantes), pour qui l’agrivoltaïsme offre « un système gagnant-gagnant d’installation de centrale solaire sur une culture. On rend service en cas d’aléas climatiques protection gel et grêle, aussi réduction température cas coup chaud…, avec un service supplémentaire tout en créant de l’énergie renouvelable ». Prenant le temps de tester son premier vignoble sous panneaux solaires, EDF s’associe avec l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture et l’Environnement (INRAe) avec le lancement ce milieu d’année du projet Vitisolar (2 000 m² à Bordeaux, sur une parcelle de vignes existantes). Le tout ressemblera à des vignes sous pergola (avec des poteaux surstructurés soutenant des panneaux photovoltaïques traqueurs, suivant le parcours du soleil).
Plus avancé dans sa R&D viticole, Ombrea déploie 13 sites d’essais dans le vignoble français. Dont un site planté il y a trois ans dans le Var, qui est suivi par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV). « Les premiers résultats sont très bon : on gagne une récolte en trois ans en termes de rendements par rapport au témoin » indique Pierre-Antoine Chuste, le responsable du pôle R&D d’Ombrea, l’expliquant par la protection contre le gel (permettant de gagner quelques degrés en déployant les panneaux au-dessus de la vigne), la grêle (des filets antigrêle peuvent être accrochés sur la structure… À la quantité de raisins, s’ajoute la qualité : l’usage des ombrières permettraient d’augmenter l’acidité des jus, recherchée pour une production de vins rosés dans ce cas.


Pour Pierre-Antoine Chuste, le principal enjeu technique de l’agrivoltaïsme reste le pilotage de ses panneaux. « On met l’intelligence dans les panneaux » pointe le technicien, notant que la priorité est donnée aux besoins des cultures sur la production d’électricité pour décider de l’ouverture ou la fermeture des panneaux (avec une gestion en temps selon des capteurs).
Concernant les modalités de montage et de rémunération : il s’agit de surmesure selon les projets précise Laura Habegre. Soulignant que la production d’énergie ne se substituera pas aux terres agricoles (conformément à un protocole signé avec la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitations Agricoles, FNSEA).