a Paris Wine Week arrive ! Avant le salon Wine Paris & Vinexpo Paris (13-15 février) se tient un évènement marquant pour la filière vin : le concours du Meilleur Sommelier du Monde, de retour à la capitale dans une salle à grand spectacle (Paris La Défense Arena). Intense pour ses 70 candidats, cette coupe du monde des experts du vin est fascinante pour ses spectateurs, professionnels comme amateurs. Exigeantes, ses épreuves donnent à voir toute la richesse du service de la dive bouteille d’une manière ludique. Comme l’ont montré les précédentes éditions de cette compétition, visibles en ligne, les exercices de service, de connaissances et de dégustations à l’aveugle sont hautement pédagogiques : rendant vivante et accessible la culture du vin.
Si la loi Évin empêche d’imaginer une émission Masterchef Sommelier à la télévision, cette compétition mondiale va permettre un coup de projecteur médiatique on ne peut plus positif sur un métier et toute une filière. Reste aux sommeliers de conserver ce(tte) capital(e) sympathie au quotidien. Il faut bien reconnaître que tout amateur de vin a au moins connu une fois dans sa vie un moment désagréable avec un sommelier n’étant pas à l’écoute, mais restant droit dans son rôle de grand prêtre défendant l’orthodoxie du vin.
En témoigne le rappeur Soso Maness, qui s’est fait reprendre par un sommelier pour avoir voulu mettre du sirop de grenadine dans un verre de rosé. Qu’est-ce que cela aurait été avec des glaçons… Pour lutter contre la déconsommation, il faut aussi savoir accompagner les envies de consommation et se souvenir que la sacralisation du vin est loin d’être un acquis. En Champagne on aime bien tremper un biscuit rose dans une coupe pétillante, en Angleterre c’est dans du stilton que s’épanouit du porto… Et ce qui pourrait s’apparenter à une coutume locale peut devenir une mode mondiale : à Venise les Autrichiens coupaient le vin avec de l’eau gazeuse, un Spritz donnant naissance à un cocktail faisant la fortune de la Vénétie.
Et il y a aussi les sommeliers que la terre ne peut plus porter, l'égo gonflé par la liste prestigieuse des vins inabordables qu’ils servent quotidiennement aux tables de convives fortunés. Une confusion entre la qualité du déboucheur et la qualité du débouché qui n’est pas sans rappeler la fable de l’âne portant des reliques de Jean de la Fontaine (livre V, 1668). Le concours de l’Association Internationale de Sommellerie a également l’avantage de remettre la modestie au cœur du métier : les meilleurs sommeliers du monde n’ont jamais 20/20 en dégustation à l’aveugle : n’est pas Louis de Funès dans l’Aile ou la cuisse qui veut !