2 à 2,5 millions hl », c’est le chiffre annoncé par le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, Jérôme Despey, lors de son intervention au cours de l’assemblée générale du syndicat des producteurs de vins de pays d’Oc, concernant le besoin national estimé de distillation de crise. Les interprofessions avaient été chargées d’effectuer cette évaluation au sein de leur bassins respectifs, afin que les services de FranceAgriMer puissent préparer un chiffrage consolidé à l’approche de la rencontre décisive prévue le 6 février prochain avec le ministre de l’agriculture.
Si la vallée du Rhône situe ce besoin d’ajustement conjoncturel de l’offre de vins entre 250 et 350 000hl, les estimations réalisées pour le bassin Languedoc et Occitanie atteindraient quant à elles 1 à 1,5 millions hl. Couplée aux demandes d’arrachages et à l’aide au stockage privé, « dont la demande atteint 6,5 millions hl dans le pays », situe Jérôme Despey, cette demande de distillation doit être mise en relief d’une tarification à l’hectolitre pour être mise en correspondance avec les sources de financement envisageables. « La demande a été faite au prix le plus élevé mais l’on pourrait s’orienter sur une segmentation de cette distillation par couleur pour hiérarchiser sa rémunération », indique Jérôme Despey.
Sur quelles bases de financement ces demandes pourraient-elles aboutir ? C’est l’axe de l’ensemble des négociations qui sont menées auprès du cabinet du ministre. Le président du conseil spécialisé vins de FranceAgriMer évoque « l’utilisation des crédits de crise dont dispose l’Union européenne chaque année, à hauteur de 450 millions €, ou la levée de la limite de 15 % d’utilisation du crédit OCM, qui permettrait de dépasser le maximum de 40 millions €, sachant que cette règle de 15 % est inscrite dans le texte communautaire ». Une réunion des ministres de l’agriculture de l’UE était prévue le 30 janvier, Marc Fesneau livrera donc aux responsables de la filière le 6 février la primeur concernant cette possibilité de financement.
Enfin, les motivations des besoins en arrachage exprimés diffèrent selon les bassins. D’une nécessité structurelle pour la région bordelaise, la demande devient plus conjoncturelle en Languedoc ou en vallée du Rhône, où c’est un besoin en plantation différée qui est mis en avant, afin de préserver le potentiel de production. « Dans ces cas précis, il va falloir effectuer un travail par bassins de production, et pouvoir offrir une sortie à ceux qui veulent quitter le métier », acquiesce Jérôme Despey.