n vigueur depuis ce premier janvier 2023, la nouvelle mouture de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) alimente les craintes d’arrêt de certifications dans le vignoble (jusqu’ici moteur, avec 18 300 vignobles certifiés au premier janvier 2022 soit 74 % des exploitations HVE). En cause de nouveaux modes de calculs des items de bonnes pratiques, notamment pour la fertilisation (prise en compte des apports d’engrais organique et des couverts végétaux), les produits phytosanitaires (notamment les Indices de Fréquence de Traitement, IFT)… « Ce nouveau référentiel apparait à la fois ambitieux tout en restant équilibré, y compris pour la filière viticole, pour laquelle un certain nombre d'aménagements ont été prévus » indique le ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans une réponse publiée ce 29 décembre à deux interpellations de sénateurs.
Celle du sénateur Laurent Burgoa (Gard, les Républicains), inspirée par la Confédération Nationale des vins AOC (CNAOC), pour demander un moratoire d’un an de la réforme par crainte d’« une perte de certification pour un pourcentage important de viticulteurs aujourd'hui certifiés et donnerait un coup d'arrêt à son développement ». Celle du sénateur Sébastien Pla (Aude, Parti Socialiste), pour les Vignerons Coopérateurs de France, qui demandent un moratoire car « après analyse du projet d'évolution du référentiel, en Occitanie, les estimations portent à plus de 30 % le nombre d'exploitations aujourd'hui certifiées HVE qui pourraient perdre leur certification dès 2023 ».


Rappelant avoir reporté de trois mois l’application de la nouvelle norme HVE, le ministère de l'Agriculture ne retient pas les demandes de moratoire, défendant son travail de concertation : « les autorités françaises ont été à l'écoute des remarques des professionnels de la filière viticole, via la création d'un item valorisant la surveillance active des parcelles dans l'indicateur "stratégie phytosanitaire", l'adaptation de certains items, tels que l'utilisation de méthodes alternatives, ou l'ouverture d'autres items aux cultures pérennes (exemple : part des légumineuses dans l'indicateur "gestion de la fertilisation") ». Mais la rue de Varenne ajoute que la Commission Nationale de la Certification Environnementale (CNCE) « réalisera dans la durée un suivi de l'impact de la mise en œuvre de cette révision du référentiel de la HVE. Comme annoncé au lancement des travaux, une deuxième étape de révision sera menée pour continuer d'accompagner les efforts des agriculteurs dans la transition écologique et consolider la plus-value environnementale de HVE, en lien avec les résultats de l'étude. » Car comme le rappelle le ministère, « la certification environnementale a été créée en 2012 suite au Grenelle de l'environnement afin d'encourager l'engagement d'un maximum d'exploitations agricoles dans la transition agro-écologique ». Un développement qui allait jusque-là crescendo.