e vignoble du Centre Loire affiche de fortes ambitions sur le plan environnemental. Dans le cadre de son plan filière 2030, il s’est ainsi doté d’une charte environnementale et d’un référentiel dont la base est le respect des critères de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) auquel sont rajoutés des éléments spécifiques à la région. La charte comprend trois formules. La première comprend les critères HVE et des critères spécifiques de niveau 1. La deuxième comprend les critères HVE et des critères spécifiques de niveau 2. La troisième comprend les critères HVE, les critères spécifiques de niveau 2 et le respect du cahier des charges bio.
Parmi les critères spécifiques, figure par exemple le désherbage chimique. Dans la première formule, il est limité aux parcelles en production et sur 50 % de la surface de la parcelle maximum. Dans la deuxième, il est réservé uniquement aux parcelles pentues (plus de 40 % de dénivelé) et dans la troisième il est interdit. Les produits phytosanitaires classés Cancérigènes, Mutagènes ou Reprotoxiques (CMR) sont banni dans les trois formules. Autre exemple : le recours aux insecticides. Dans la première formule, ils sont limités à deux applications (sous réverve de les justifier) hors biocontrôle, excepté si le vigneron se situe en zone de lutte obligatoire. Dans les deuxième et troisièmes formules, ils sont également limités à deux (hors traitement obligatoire) et il faut utiliser des produits AB.
« L'objectif est que 100 % des vignerons du Centre-Loire soient engagés dans une certification environnementale de niveau 3 ou plus (HVE, Bio, Biodynamie...). Aujourd’hui 50 % de nos surfaces sont d'ores et déjà engagés dans une certification : 32 % en Bio, conversion Bio ou Biodynamie , 12 % HVE et 6 % Terra Vitis », précise Edouard Mognetti, le directeur du BIVC, l’interprofession qui fédère 8 AOP (Sancerre, Pouilly-Fumé et Pouilly sur Loire, Quincy, Reuilly, Chateaumeillant, Menetou-salon, Coteaux du Giennois) et 2 IGP (Côte de la Charité et Coteaux de Tannay) . Pour accompagner les vignerons dans la transition, le vignoble lance un outil d’autodiagnostic*. Chaque professionnel peut ainsi s’autoévaluer en remplissant un questionnaire. A l’issue du diagnostic, le vigneron visualise à quel niveau (formule 1, 2 ou 3) il se situe : 1, 2 ou 3 et les pistes d’améliorations.


La charte comprend également des engagements collectifs. Parmi eux : la suppression des plastiques issus de la pétrochimie dans le vignoble à l’horizon 2030. Cela concerne par exemple les manchons de protection des plants et des complants pour lesquels il existe sur le marché des alternatives exemptes de plastique. « Il y a une demande sociétale. Pour l’instant l’objectif est d’arriver à 0 plastique dans le vignoble. Mais on n’exclut pas d’aller plus loin ».
Autre initiative l'organisation d'une semaine de la biodiversité. La deuxième édition a eu lieu du 21 au 25 novembre avec une opération de ramassage des déchets dans le vignoble, la végétalisation d'un sentier de randonnée entre Ménetreol-sous-Sancerre et Thauvenay et bien d'autres actions. Engagement supplémentaire, l'aménagement du paysage avec des actions de plantation d'arbres, de haies...
Le vignoble du Centre Loire rassemble 693 vignerons et couvre près de 5784 ha de vignes.
* : Outil développé par les organismes techniques du Centre Loire, le BIVC avec l’appui de la FUVC et du Sicavac