haque année depuis 3 ans, l’Institut national de recherche pour l'agriculture (Inrae), l'alimentation et l'environnement met en lumière ses scientifiques à l’occasion de la cérémonie des Lauriers.
Ce 29 novembre, son PDG Philippe Mauguin, le ministre de l’Agriculture et la directrice générale de la recherche et de l'innovation du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ont décerné six prix pour des « travaux remarquables au service de la science et de l’intérêt général dans un contexte de bouleversements que constituent la crise climatique, les tensions internationales et leurs conséquences sur l’énergie et la sécurité alimentaire ».
Parmi eux, le prix collectif « Impact de la recherche » distingue le collectif « Vignes résistantes », regroupant les scientifiques des unités « Santé de la vigne et qualité du vin » (SVQV) et « Santé et agroécologie du vignoble » (SAVE) des centres Inrae implantés à Colmar, Bordeaux et Montpellier.
« Ensemble, ils travaillent depuis 20 ans à l’amélioration génétique pour une viticulture durable. Ils ont ainsi pu mettre au point et faire inscrire 9 variétés nouvelles de vignes résistantes au mildiou et à l’oïdium, dont le coliris, le lilaro, le sirano, l’opalor et le selenor, inscrites au catalogue cette année, permettant de réduire de façon significative le nombre de traitements fongicides » détaille le service de presse de l’Inrae.


Les primés, dont Didier Merdinoglu et François Delmotte, ont tourné une courte vidéo présentant leur quotidien. « En tant que généticiens, nous travaillons sur de nouvelles variétés capables de donner des vins de haute qualité avec moins d’intrants phytosanitaires » explique Didier Merdinoglu, de Colmar, rappelant qu’en 1999, son idée a d’abord été accueillie « comme un chien dans un jeu de quilles ».
« Nous avons besoin de ce genre d’innovations pour répondre aux attentes sociaux-environnementales » témoigne aujourd'hui Gabriel Ruetsch, directeur de la cave de Foncalieu, « la première avoir planté de grandes surfaces de variétés résistantes » et lancé une gamme dédiée, « Nuvoté ».
« En 2017, nous avons créé Oscar, un réseau de viticulteurs ayant planté des variétés résistantes dont les données nous permettent de mesurer une réduction de 85 à 95% des traitements phytos en conditions réelles de production » poursuit François Delmotte, à Bordeaux. A côté des phytos, les chercheurs planchent désormais sur l'adaptation au changement climatique.