ésormais « dans une situation post-pandémie », la filière des vins européens fait désormais face à « une phase géopolitique incertaine » résume Luca Rigotti, le président du groupe de travail sur le vin du Copa-Cogeca (Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l'Union européenne et Comité Général de la Coopération Agricole de l'Union européenne). Lors d’une visioconférence de presse ce 25 octobre, l’opérateur italien liste « de nombreux défis : des problèmes de marché, de coûts de production, d’approvisionnement de matières premières… Même si nous devons admettre que nous avons tiré des sources de satisfaction du marché jusqu’à présent. »
Mais « nous commençons à être inquiets sur l’avenir » pointe Luca Rigotti, mettant en avant une inquiétude : « les coûts de production ont atteint des niveaux sans précédent ». De quoi peser sur la consommation européenne (« le pouvoir d’achat des familles est en train de diminuer en Europe et le vin n’est pas un produit de première nécessité ») et faire craindre pour les exportations (« l’incertitude économique ne caractérise pas seulement l’Europe, mais est ressentie dans le reste du monde »). Face à ces nuages assombrissant l’avenir, la filière européenne demande « des interventions visant à réduire le coût de l’énergie » rapporte Luca Rigotti, expliquant que « le coût disproportionné de l’énergie engendre aussi l’augmentation du prix de toutes les matières premières dont nous avons besoin : verre, papier… Comme la logistique et le transport pour lesquelles les prix ont augmenté de façon inédite. »
« Le sujet n’est pas uniquement et simplement une aide pour l’énergie des entreprises du secteur vitivinicole, notre problème ce sont nos matières premières d’une part et l’inflation d’autre part » précise Anne Haller, la vice-présidente du groupe de travail sur le vin du Copa-Cogeca. Ajoutant que « ce que l’on souhaite, c’est un dispositif d’accompagnement pour que nos fournisseurs puissent travailler correctement et nous fournir des matières sèches, du matériel, des engrais, dans des conditions tarifaires raisonnables. Nous n’avons pas d’apriori sur les outils qui pourraient être utilisés pour obtenir le résultat. »


Interrogé sur le soutien aux demandes françaises d’arrachage primé, de distillation de crise et d’aide au stockage privé, Luca Rigotti indique que pour le Copa-Cogeca, « jusqu’à présent, nous n’avons pas pris en considération ces mesures. La vendange 2022 a été de très bonne qualité, mais n’est pas très abondante dans tous les états membres. Avant de mettre en place certaines mesures, nous devons voir quels sont les développements de marché. Nous sommes inquiets pour l’avenir du marché. Mais au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas encore la nécessité d’appliquer ces mesures. Et je répète bien au jour d’aujourd’hui. »