’est dans la plus grande collection de variétés de vigne au monde, au domaine de Vassal, dans l’Hérault, ce 15 octobre que les 38 partenaires de la Commission Technique Nationale de Sélection et de Participation (CTNSP) ont célébré leur vingtième anniversaire.
« La CTNSP a trois missions : sauvegarder, par les conservatoires de diversité variétale, valoriser, par les prospections de cépages anciens ou patrimoniaux, et expérimenter, notamment sur les clones » rappelle Sébastien Juillard, gérant du Conservatoire du vignoble charentais, et président de la commission, aux « co-sélectionneurs » (interprofessions, syndicats, chambres d’agriculture, ou unions de producteurs) de Champagne, de Corse, et de tous les vignobles (voir encadré), réunis autour de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
Pour faire face à l’érosion génétique viticole, la CTNSP s’est organisée en trois niveaux. « Le domaine de Vassal et sa collection ampélographique comprenant 5 788 accessions de Vitis vinifera originaires de 54 pays, 446 porte-greffes, 1171 hybrides interspécifiques, 367 lambrusques et 288 représentants d’espèces sauvages américaines et asiatiques ; le conservatoire national de matériel initial de l’Espiguette où 4 612 clones représentants 615 variétés sont maintenus ; et 178 conservatoires génétiques régionaux ».
Considéré pour beaucoup comme le plus grand spécialiste actuel en ampélographie, Jean-Michel Boursiquot, de l’Institut Agro de Montpellier, regrette la régression du compartiment sauvage, notamment des lambrusques, « du fait de l’urbanisation ou des incendies ».
Heureusement, les spécialistes ont redécouvert des variétés présumées éteintes au gré de visites de vieilles parcelles en France ou à l’étranger. « Et nous découvrons encore des variétés jamais identifiées » enchaîne Olivier Yobregat, responsable du matériel végétal à l’IFV Sud-Ouest illustrant ses propos avec les cas récents du pleau, du bouysselet, du moural, et la magdeleine noire des Charentes.
Faisant le point sur leurs réussites, les partenaires évoquent notamment l’inscription depuis 2016 de 41 cépages au catalogue officiel, des cépages patrimoniaux plus ou moins bien adaptés au changement climatique, résistants aux maladies, et au goût des consommateurs.
« La marque ENTAV-Inra a déjà permis à la filière d’investir plus de 6 millions d’euros dans le maintien de la diversité de la vigne » affirme Laurent Audeguin, directeur de la recherche et de l’innovation du pôle matériel végétal de l’IFV.
Les membres de la CTNSP s’inquiètent en revanche de voir que l’encépagement français repose à 95 % sur 20 variétés. « Nous avons un vrai travail de valorisation de la diversification à mener », insiste Jean-Michel Boursiquot.
Les partenaires vont également intensifier leurs recherches sur les porte-greffes par le biais du projet pour Pgvigne.net jusqu’en 2025 et, pour garantir le futur, tenter d’en faire inscrire de nouveaux au catalogue mieux adaptés au changement climatique.
• Comité Interprofessionnel des vins d’Alsace CIVA
• Comité interprofessionnel des vins de Champagne CIVC
• Bureau National Interprofessionnel du Cognac BNIC
• Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne BIVB
• Chambres d’Agriculture
• CEFEL (Montauban, raisin de table)
• GVA du Chasselas de Moissac
• Sica La Tapy (Serres Carpentras, raisin de table)
• Bordeaux Sciences Agro
• Institut Agro Montpellier
• Syndicat des vignerons de Condrieu
• Sicarex du Beaujolais
• Centre d’ampélographie alpine Pierre Galet CAAPG
• Fédération des vins du Puy de Dôme
• Association Technique Viticole de Bourgogne ATVB
• CRVI Corse
• Union Plaimont
• Conservatoire du Vignoble Charentais