n arrêté paru au Journal Officiel ce dimanche 9 octobre complète la liste des variétés classées de vigne à raisins de cuve du lignage, un cépage du muriscu et du muscatellu.
Le premier était cultivé avant le phylloxéra autour de Blois et donnait des vins rouges à l’acidité élevée et un faible degré d’alcool. « Nous avons demandé son inscription et son classement au catalogue après un travail de plusieurs années réalisé par l’Union pour les ressources génétiques de Val-de-Loire (URGC) et l’association Agir pour les cépages rares en Centre-Val de Loire » explique Laurent Audeguin, directeur du pôle matériel végétal de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV).
Les plants retrouvés dans le Berry étant virosés, « il a fallu les assainir pour livrer du matériel et mettre en place des expérimentations pour mieux les caractériser ».
Le muriscu et le muscatellu ont quant à eux été classés à la demande du Centre de Recherche Viti-vinicole Insulaire, en Corse. « Là encore il y a une volonté de réhabiliter des cépages patrimoniaux spécifiques à des régions en déshérence depuis un siècle » reprend Laurent Audeguin.
A priori plus tardifs, ils pourraient également constituer une réponse au changement climatique. L’expérimentation au vignoble le validera ou non, comme celles réalisées dans le piémont alpin et en Savoie pour la petite sainte-Marie et d’autres variétés.
L’arrêté ajoute également à la liste des variétés classées 5 cépages résistants au mildiou et à l’oïdum et tolérants au black-rot issus du programme ResDur 2. Il s'agit des coliris, lilaro, opalor, selenor et sirano. Leur inscription avait été validée en toute fin d’année, donnant déjà le droit de les multiplier.
« Pour les ResDur 3, il faudra attendre au moins deux ans, le temps que l’Institut National de Recherche pour l'Agriculture et l'Environnement (Inrae) de Colmar valide leurs aptitudes viticoles, œnologiques et environnementales » ajoute Laurent Audeguin.