eux motifs de satisfaction en Champagne : la récolte et les ventes. Lors d’une conférence de presse ce 6 octobre, le syndicat général des vignerons (SGV) a annoncé que le rendement moyen de l’appellation se situait entre 14 et 15 000 kg/ha quand le rendement annuel avait été fixé à 16 500 kg/ha dont 12 000 kg/ha commercialisables, le reste devant être mis en réserve.
« Nous avons eu le plaisir cette année d’avoir pu rentrer des jus pour reconstituer nos réserves », a indiqué Laurent Panigai, le directeur du SGV. Degré, acidité, état sanitaire : « cette vendange avait tous les éléments pour donner de beaux champagnes », a-t-il ajouté.
Les affaires sont tout aussi florissantes pour cette région « qui a l’œil en permanence sur le commerce », selon les dires de Maxime Toubart, le président du SGV.
« Après le traumatisme du Covid en 2020 où la commercialisation était tombée à 244 millions de bouteilles, nous avions enregistré un fort rebond en 2021 avec 321 millions de bouteilles commercialisées, a rappelé Maxime Toubart. Et nous sommes toujours sur un tempo très positif. »
A savoir une hausse de 9,2 % des ventes en volume entre janvier et août 2022 par rapport à la même période en 2021. Sur douze mois glissants arrêtés fin août, les ventes s’élèvent à 335 millions de cols, frôlant le record datant de 2007 avec 339 millions de cols.
Ce succès a son revers -l’envolée du prix des vignes, multiplié par 3,2 en 21 ans- qui pèse sur la transmission des exploitations. Pour évoquer ce sujet, le SGV a invité Eric Girardin, député de la Marne, auteur d’un rapport sur la transmission des exploitations viticoles remis en avril au Premier Ministre.
« Le coût de la transmission pour un exploitant s’élève à 5,4 années de résultat avant impôt et à 28 années de revenu pour un bailleur, a-t-il rappelé. Le taux d’imposition en France pour les transmissions à titre gratuit est le deuxième plus élevé en Europe et le taux d'imposition des transmissions à titre onéreux est le troisième plus élevé. »
Eric Girardin a rappelé les mesures qu’il préconise à commencer par « l’exonération totale des droits de mutation gratuits pour les terres données à bail à long terme et la suppression du plafonnement à 300 000 € applicable à l’exonération de 75 % pour les baux à long terme. »
Le SGV espérait que ces questions seraient débattues à l’occasion de la loi de finances pour 2023. Le gouvernement a dit non, préférant examiner le problème lors d’une future loi foncière ou d’orientation agricole. Pour le SGV, il est urgent de s’y attaquer « pour continuer à avoir une Champagne avec des exploitation familiales », alerte Maxime Toubart.
Autre sujet récurrent : le logement des vendangeurs. A nouveau, le SGV demande un allègement des normes imposées aux vignerons en les alignant sur celles du Code du Travail. Ces normes expliquent en grande partie l’impressionnant recul du nombre de vendangeurs directement embauchés par les vignerons champenois, qui est passé de 121 000 en 2015 à 70 000 l’an dernier (-42 %). Un recul compensé par le recours aux prestaires de main d’œuvre lesquels mettent des vendangeurs à disposition des vignerons sans avoir à se soucier de leur logement.