Un choc »… Denis Verdier n’use pas de détours pour qualifier le contenu du courrier adressé fin juillet par le préfet de région Occitanie aux membres des conseils de bassin viticole Languedoc Roussillon et Sud-Ouest. Interrogé en marge de la présentation de la structure de portage foncier créée par Vignerons Propriétés Associés, société coopérative qu’il préside, Denis Verdier n’a pas manqué de marquer sa volonté de préserver une marque « qui a fait le succès de nos opérations à l’export, dont nous avons pu profiter largement en tant que coopérative ».
Celui qui est également président de l’institut coopératif du vin (ICV) fait montre de son étonnement pour une décision qui intervient « 16 ans après la création de cette marque, largement exploitée commercialement, et l’on ne se rend compte que maintenant que la marque ne respecte pas les règles? Comment allons-nous l’expliquer aux clients export qui ont joué le jeu depuis le départ ? ».
Après ce choc de la position de l’administration, « le préfet a ouvert une période d’un an de réflexion, jusqu’au millésime 2023, pour essayer de trouver une solution auprès de différentes administrations », poursuit Denis Verdier. Le président de Vignerons Propriétés Associés indique que les acteurs de la filière régionale impliqués dans la marque Sud de France ont choisi d’en profiter pour effectuer une étude juridique qui permettrait de démonter l’argument essentiel de manque de lien direct entre Sud de France et une institution régionale. Les syndicats d’appellation et d’IGP concernées, le CIVL, InterOc mais aussi le syndicat régional des négociants (UEVM) sont rassemblés derrière cette initiative.
« La marque appartient au conseil régional et nous comptons sur celui-ci pour nous aider. Suite à l’étude juridique, notre proposition est simple : le bassin Languedoc-Roussillon s’appellerait le bassin Sud de France », appuie Denis Verdier. Cette initiative a pourtant déjà été retoquée apr la préfecture régionale « mais nous avons une majorité forte de gens qui souhaitent que cette marque collective existe et sans étouffer le signe de qualité déjà existant ». Denis Verdier appelle donc à ce que le préfet de région invite les acteurs de la filière autour de la table pour assister aux réunions techniques programmées. « Sénateurs et parlementaires se sont saisis de la question, il va donc s’agir de débattre sur une confrontation entre réglementation et économie, mais jusqu’où peut-on aller dans cette confrontation alors que la période est difficile pour la dynamique de vente des vins ? », reprend le président de l’ICV, qui espère ardemment que l'esprit prendra le dessus sur la règle. Pas certain que les institutions administratives soient de cet avis.