nvoyée cette toute fin juillet après le conseil de bassin viticole du début du mois, la lettre du préfet de région Occitanie, Étienne Guyot, est une douche froide dans la filière vin : l’utilisation de la marque Sud de France y est jugée illicite sur les étiquettes de vin, avec le risque d’amendes et de saisie en cas d’infraction. « J’ai participé aux échanges du conseil de bassin et je suis surpris par ce courrier. Je n’avais pas l’impression que la question était complétement tranchée sur une marque qui existe depuis 16 ans et a été utilisé sur des dizaines de millions de cols » grince Gilles Gally, le président de l’Union des Entreprises Viticoles Méditerranéennes (UEVM), le négociant étant étonné par le rappel à l’ordre de la préfecture.
« Le préfet rappelle l’application réglementaire de l’étiquetage des vins en France où il n’est pas possible d’utiliser Sud de France » confirme Alexandre They, le président des Vignerons Indépendants de la Région Occitanie, qui « trouve dommage que l’on ne puisse plus se servir de la marque. On a été dans le flou artistique pendant quelques temps. » Concernant l’utilisation de la marque, le vigneron des Corbières estime qu’« il faut continuer à travailler pour voir si nous avons fait le tour des solutions réglementaires possibles pour continuer à l’étiqueter. »


« On va essayer de trouver une solution : on ne peut pas rayer du jour au lendemain la marque Sud de France des étiquettes de vin ! Les entreprises ont investi, la région aussi… » confirme Gilles Gally, ajoutant que faute de précisions, « on va demander à la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) ce que l’on fait des étiquettes existantes (stocks non collés et bouteilles conditionnées), quels sont délais ? » Pour le négociant il faut rouvrir les discussions, notamment sur des pistes d’encadrement (taille des caractères, positionnement de la marque…).
« Dans cette période de transition, on peut utiliser la marque sur les communications web, sur la Promotion sur le Lieu de Vente (PLV) et sur les salons. Pour le logo sur les bouteilles, il reste du travail » résume Alexandre They, qui regrette la perte d’un outil valorisant, notamment « à l’export. Le client final a une meilleure vision avec Sud de France que les noms des villages de nos contrées (Montbrun des Corbières pour moi). » La perte économique ne doit pas être minorée souligne Gilles Gally, évoquant la « seule marque ombrelle du Languedoc-Roussillon : nous négociants, ça nous allait bien, ça créait une unité d’origine géographique. C’était une marque ombrelle simple, compréhensible sur étiquette. On y est attaché. »