ancée en 2006 par la région Languedoc-Roussillon, la marque territoriale Sud de France est plébiscitée dans le vignoble. On trouve ainsi 7 000 vins parmi les 12 000 produits agroalimentaires utilisant le logo. « Quand on discute avec de grands metteurs en marché au grand export, négociants ou caves coopératives, ils nous disent avoir besoin de Sud de France » souligne Jean-Louis Cazaubon, le vice-président en charge de la viticulture pour la région Occitanie. Face à cet usage établi, le coup de semonce de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) reste en suspens.
En juillet 2018, l’administration alertait la région sur l’incompatibilité de la marque Sud de France avec la réglementation européenne. D’après l’INAO, la marque Sud de France ne peut figurer sur les étiquettes des vins d’Appellation d’Origine Protégée (AOP) et d’Indication Géographique Protégée (IGP) car elle renvoie à une Unité Géographique Plus Grande (UGPG) qui n’est pas incluse dans les cahiers des charges et n’est pas définie administrativement.
« L’INAO nous a mis devant nos responsabilités en tant que région » indique Jean-Louis Cazaubon, qui note que l’interdiction d’utilisation de Sud de France est désormais actée pour les huiles d’olive AOP. Pour la filière vin, une possibilité existerait afin de sécuriser l’usage de la bannière commerciale : rebaptiser le comité de bassin viticole du Languedoc Roussillon en Languedoc Roussillon Sud de France. « Lors des contacts avec l’INAO, c’était une proposition pour continuer à utiliser la marque Sud de France » rapporte Jean-Louis Cazaubon.
« L'hypothèse d'une évolution du nom du comité de bassin est envisagée pour trouver une issue pour ne pas mettre les opérateurs en porte à faux par rapport à la réglementation sur l'étiquetage » indiquait, fin 2020, Catherine Richer, la déléguée territoriale Occitanie de l’INAO, qui notait que le processus de mise en conformité ne ferait alors que commencer : « le changement de nom du comité de bassin est une condition nécessaire, mais pas suffisante. L'étape ultérieure est de mettre les cahiers des charges en cohérence avec cette UGPG, ce qui peut poser des questions particulières. »


« Nous avons un besoin impérieux de continuer à utiliser Sud de France qui a développé sa notoriété, il faut se mettre en règle » affirme Jean-Louis Cazaubon. Souhaitant revenir vers l’INAO cet automne, le vice-président en charge de la viticulture souligne qu’il faut encore expertiser les solutions avant de pouvoir trancher. À noter un autre dossier en réflexion pour la marque régionale : « Sud de France Occitanie », une addition pour mieux implanter la bannière sur le marché national. Mais aussi dans la nouvelle région, afin d’ouvrir l’utilisation de la marque à l’ancienne région Midi-Pyrénées. Cette proposition permettrait de répondre aux demandes des locavores note Jean-Louis Cazaubon, pour qui « Sud de France a tout intérêt à faire suivre Occitanie sur le marché intérieur ».