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Abyssales deux ambiances

Par Alexandre Abellan Le 16 septembre 2022
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Abyssales deux ambiances
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es soupirs se disputent aux sourires sur les lèvres vigneronnes durant ces vendanges 2022. D’un côté se trouvent ceux qui veulent produire plus pour répondre à leurs marchés, et sont ravis de voir une récolte généreuse pouvant être mise en réserve (notamment en Bourgogne et Champagne). De l’autre côté se tiennent ceux qui font face à des stocks pesants faute de commercialisation, et s’ils ne sont pas soulagés de voir leurs rendements grignotés par la sécheresse (leur rentabilité en prenant un nouveau coup), ils peuvent y voir un mal pour un bien au vu de leurs déséquilibres de marché (notamment pour les rouges de Bordeaux et de la Vallée-du-Rhône, mais aussi des rosés dans le Sud…).

Face à ces situations paradoxales, parfois exacerbées entre vignobles voisins (comme les demandes de plantation de Cognac avoisinent les besoins d’arrachage de Bordeaux), l’approche locale et non nationale est une excellente nouvelle, permettant de faire dans la dentelle. Des réunions de bassins viticoles doivent se tenir prochainement sous l’égide des préfets afin d'arrêter des demandes de rééquilibrage entre offre et demande adaptées à chaque situation régionale. Une fois ces sollicitations remontées à Paris, l’arbitrage du gouvernement concentrera les espoirs. Alors que sont sur la table des besoins urgents de distillation de crise et d’arrachage primé. Mais avec des questions irrésolues concernant les fonds à mobiliser et les délais de mise en œuvre : si tout le vignoble s’accorde sur la fin (rééquilibrer les marchés et préserver les valorisations), ce sont les moyens qui peuvent faire éclater le consensus (notamment sur le recours à des aides européennes à l’investissement).

Ce n’est pas un mince paradoxe, mais ce n’est sans doute pas le plus difficile à résoudre. D’autres contradictions rendent les tendances difficiles à lire pour la filière vin, d'autant plus que de nombreuses incertitudes pèsent sur la fin d’année (inflation des matières premières, perte de pouvoir d’achat…). Sur le marché français, on trouver d’une part la grande distribution où s'accélère sa déconsommation sur ses références valorisées (vins AOP et bio notamment), alors que chez les cavistes on parle toujours d’une prime au moins mais mieux (la qualité primant sur la quantité) et que chez les restaurateurs se maintiennent les achats de plaisir (portés par les vins blancs).

Un paradoxe apparent, pour un signe d’ébullition et d’évolution des consommations entre marchés de masse et demandes de niche. Comme l’écrivait Marcel Proust : « les paradoxes d'aujourd'hui sont les préjugés de demain » (Les Plaisirs et les Jours, 1896). Face à de nouveaux consommateurs (plus jeunes, urbains, soucieux de l’environnement et de leur santé, etc.) et de nouveaux concurrents (bières et spiritueux), les vins doivent rester solides sur leurs bases : être séduisants pour attirer l’œil et la main à l’achat, convaincre le nez et la bouche à la dégustation pour implanter dans l’esprit le plaisir amenant au réachat avec un rapport qualité/prix qui tienne la route. Il n’y pas de paradoxe à avoir dans une bouteille de vin, il faut que ça se tienne.

 

 

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Tous les commentaires (1)
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tchoo Le 16 septembre 2022 à 16:39:21
Mon dieu que c'était plus simple à l'époque des droits de plantations, il aurait suffit d'organiser un transfert de droit entre Bordeaux et Cognac, sans faire appel à la puissance pub lique ou si peu, mais voila le libéralisme à l'anglo saxon est passé par là et il fallait supprimer ces droits de plantation qui entravaient la libre entreprise.
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