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Autoconsommation énergétique
Les avantages vignerons à tomber dans le panneau photovoltaïque

Retours d’expérience d’un producteur bordelais s’étant équipé pour gagner en autonomie énergétique grâce au solaire. De quoi réduire la facture note-t-il, et ouvrir des possibilités de conversion pour les vignobles dans l’impasse.
Par Alexandre Abellan Le 15 septembre 2022
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Les avantages vignerons à tomber dans le panneau photovoltaïque
En termes de factures énergétiques et d’approche environnementale, « les panneaux solaires permettent de jouer sur pas mal de chose » indique Philippe Carrille. - crédit photo : Solarwatt
«

 Tant que l’électricité ne coûtait pas cher, on me regardait bizarrement en disant que je me faisais plaisir avec mes panneaux solaires. Maintenant que les prix augmentent, je n’entends plus rigoler… » lance, pince sans rire, le vigneron Philippe Carrille, à la tête du château Poupille (23 hectares en appellation Castillon Côtes de Bordeaux et 10 ha en AOC Saint-Émilion, certifiés bio). Son domaine s’est lancé depuis 15 ans dans l’énergie solaire, avec d’abord 500 m² de panneaux photovoltaïques en bac acier pour la revente (contrat de 20 ans), et plus récemment, en 2018 sur ses nouveaux chais, le déploiement de 200 m² de panneaux bi-verre pour sa propre consommation (avec une puissance électrique maximale de 33,6 kiloWatts-crête et des batteries de stockages de 12 kWh).

Sur l’année écoulée, la propriété assure 84 % de ses besoins électrique grâce aux 120 panneaux solaires fixés sur le toit de son chai. « On n’est plus très loin de l’autonomie » se réjouit Philippe Carrille, qui note une forte consommation sur cette chaude année 2022 pour maintenir à température ses stocks de vin pendant les chauds mois d’été. Pour maintenir à 17°C ses 3 000 hectolitres de stock (en cuves et barriques), les besoins ont été aussi importants qu’inhabituels (mobilisant 4 groupes de froid). « Il fallait tenir les vins pour garder leur fraîcheur et ne pas faire du Banyuls » résume le vigneron bio, qui va améliorer l’isolation de l’un de ses bâtiments de stockage, la meilleure énergie restant celle qui n’est pas consommée.

Complément de revenu

Ayant fait appel à Solarwatt (pour les panneaux, qui lui appartiennent) et Inelia (pour la revente de son surplus électrique), Philippe Carrille note que le plus compliqué reste de trouver les bons partenaires pour concrétiser des projets énergétiques de taille intermédiaire. Jugeant ses systèmes photovoltaïques durables (avec des garanties respectives de 20 et 30 ans sur leur efficacité), le vigneron estime que leur recyclabilité s’améliore d’année en année. Avec la hausse actuelle des coûts de l’énergie, en conséquence de l’invasion russe de l’Ukraine, ses investissements seront même rentabilisés plus rapidement que prévu pour les 200 m² au-dessus de son chai : « on devait avoir un retour sur investissement à 12 ans, on sera plus à 8 ou 10 ans » pointe-t-il, évoquant une revente de 3 000 € d’électricité l’an passé. « Le complément de revenu, c’est la cerise sur le gâteau ».

Son contrat de revente pour ses 500 m² de panneaux s’achevant dans 5 ans, le vigneron bio ne compte pas le renouveler (« les offres sont moins intéressantes »). Il prévoit de basculer cette production énergétique vers l’autoconsommation, pourquoi pas avec une revente du surplus aux voisins si la législation le permet : « l’économie circulaire est de produire local pour revendre local » résume-t-il. Utilisant des sarments broyés pour le chauffage de ses bâtiments de production, Philippe Carrille souligne que « le but aujourd’hui est de tendre vers l’autonomie totale, pour ne plus dépendre de qui que ce soit ».

Solution d’arrachage

Une logique d’autoconsommation à l’échelle des entreprises qui peut aussi nourrir une stratégie de diversification à l’échelle du vignoble bordelais. Alors que les modalités d’arrachage et de reboisement se posent, « on pourrait développer le photovoltaïque à la place de vignes de l’Entre-deux-Mers ou du Médoc en sélectionnant des endroits peu intéressants agronomiquement et où il n’y aurait pas de verrues paysagères. Il faut regarder les choses de manière rationnelle et pas idéologique en protégeant toutes les terres agricoles. Il faudrait arracher 10 000 ha à Bordeaux, ce serait une solution » conclut Philippe Carrille.

 

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