lors qu’un nouveau coup de chaleur est annoncé pour les prochains jours (avec plus de 35°C dans le Sud-Ouest et la vallée du Rhône), « pour l’heure, les raisins grillent tous les jours. Si on pouvait espérer une récolte sympathique, elle est en train d’être réduite sous les effets conjugués de la chaleur et de la sécheresse » soupire Éric Paul, le président du comité national des vins à Indications Géographiques Protégées (IGP) de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).
Ayant rencontré le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ce lundi 25 juillet avec les représentants de la filière vin, le viticulteur du Var rappelle les espoirs de révision de la réglementation et de déploiement de l’irrigation nés du Varenne de l’eau et du changement climatique. Réunissant AOC et IGP, le groupe de travail de l’INAO sur le sujet appelle à l’accélération : à commencer par la date limite d’irrigation de la vigne, fixée au 15 août dans le Code Rural. Ne correspondant à aucune réalité physiologique, « la date du 15 août est obsolète sur l’ensemble du vignoble » résume Éric Paul, qui demande une évolution réglementaire rapide, tout en regrettant que « le pas de temps du changement climatique ne corresponde pas à celui des changements réglementaires ».


Autre revendication : le déploiement des réserves d’eau de pluie. « Il faut arrêter de parler de retenues collinaires et en faire » indique le président du comité national des vins IGP, regrettant la mise à l’arrêt des projets : « il faut que l’on sache raison garder et faire vivre l’ensemble des populations et activités nécessitant de l’eau. Les discours c’est bien, maintenant il faut que l’on y aille. » Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux de Marc Fesneau lors de sa récente visite en Charente sur le sujet de l’irrigation.
Avec plus de goutte-à-goutte dans le vignoble, « l’idée n’est pas d’irriguer la vigne pour qu’elle soit verte, mais de réduire l’excès de stress hydrique pour sauver le végétal » précise Éric Paul, rapportant des difficultés qui ne se limitent pas à de jeunes plants de vigne. Il observe en Provence la défoliation de vignes installées, ce qui empêchera l’aoûtement de correctement se réaliser, ce qui causera une mauvaise mise en réserve pour l’année suivante… Et conduira la vigne a mourir au bout de trois ans prévient-il. Au-delà des évolutions réglementaires et des autorisations administratives, un appui financier sera nécessaire. « Il y a vraiment urgence pour la viticulture. Il faut arrêter d’être dans la réponse et être dans l’anticipation » conclut Éric Paul.