e vendredi 22 juillet dans le Mâconnais, la vigne atteint « le tout début de véraison sur les parcelles les plus précoces», observe Benjamin Alban, de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Ce vignoble du sud de la Bourgogne, dédié à 90 % au chardonnay, part donc sur les bases d’un « millésime 2018 ou 2020 ».
Du côté de Fuissé, Audrey Braccini, directrice du domaine Ferret, a dit à ses vendangeurs « de se tenir prêts pour le 20 août ». Une date très théorique : la chaleur constatée ces derniers jours commence à bloquer la vigne. « Il n’est pas exclu qu’on commence la semaine suivante, aux alentours du 25. Dans ce cas, la côte de Beaune pourrait même vendanger avant nous. Là-bas, il semble que le cycle se poursuit avec plus de régularité ».
Benjamin Alban confirme : « il faudrait une baisse des températures pour que la maturation se poursuive correctement », et « un peu de pluie », même si les précipitations de juin ont été très favorables. Ces conditions ont aussi entraîné « quelques phénomènes de grillure sur grappes, et des difficultés pour les plants et complants, qu’il faut soutenir par arrosages ».
Mais « rien d’extraordinaire pour un mois de juillet » dans l’ensemble. Les chardonnays vont bien, et après une année noire en 2021, le Mâconnais peut espérer « une belle récolte potentielle en quantité, et, sûrement, en qualité », se réjouit Benjamin Alban, qui espère « s’approcher des rendements autorisés ».
Des rendements qui seront peu affectés par les aléas climatiques. Le gel n’a pas fait de dégâts, et la grêle relativement peu. « Sur 14 000 ha en Saône-et-Loire, à peu près 1 000 ha ont été concernés par la grêle de juin. Dont seulement 500 fortement touchés. » Pas grand chose à l’échelle du vignoble. Mais terrible pour les viticulteurs concernés. « Il faut avoir une pensée pour eux. Dans la vallée de la Grosne et le Nord Mâconnais, des parcelles sont grêlées à 80-90 %. »
Finalement, c’est la pression parasitaire qui donne du fil à retordre au Mâconnais. Si le mildiou s’est montré discret, « faute de pluies favorables », l’oïdium a fait mal. « On a eu une pression très forte toute la saison. On est sur une situation critique, il y aura des pertes de récolte, spécifiquement sur chardonnay», regrette Benjamin Alban.
Audrey Braccini confirme. « L’oïdium a été particulièrement agressif cette année. D’ordinaire, on peut retrouver un peu de tranquilité à la fermeture de la grappe. Cette fois, il n’en est rien. Peut-être que l’évolution climatique devient plus favorable à l’expression du parasite ? Cette année, les rosées, les températures élevées et le vent ont été très propices. » Malgré cela le domaine, cultivé en bio, est satisfait de sa campagne de protection. « Chez nous, on a l’impression que la lutte biologique a fini par faciliter le travail, car la répétition de petites doses nous a empêché d’être surpris. »