menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Vigneron, "il est vital d’augmenter ses prix chaque année"
Vigneron, "il est vital d’augmenter ses prix chaque année"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Avis d'expert
Vigneron, "il est vital d’augmenter ses prix chaque année"

Vendre ses vins à un prix trop faible est un cercle vicieux pour le domaine qui le pratique. Comment en sortir ? Jean-Marc Demange, expert en stratégie d’entreprise auprès du réseau de consultants AOC-Conseils, a dévoilé ses pistes à l’assemblée générale des vignerons indépendants d’Alsace (Synvira) le 19 juillet à Colmar.
Par Christophe Reibel Le 21 juillet 2022
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Vigneron,
Pour Jean-Marc Demange, « le consommateur doit payer votre vin au même prix partout, peu importe où il l’achète ». - crédit photo : Christophe Reibel
E

n juillet 2022, des boutique en ligne de domaines alsaciens choisis au hasard affichent leur sylvaner  entre 4,10 et 5,50 €, leur riesling entre 5,10 et 7,50 €. Et cela ne va pas du tout selon l’analyse de Jean-Marc Demange. « Le client qui achète à un tel prix vous coûte de l’argent et vous empêche de développer un marché de professionnels. Ce niveau tarifaire ne permet pas de vendre à un caviste ou à un grossiste car il ne laisse absolument aucune marge pour que ces intermédiaires puissent se rémunérer. Les cavistes français revendent en moyenne un sylvaner à 9,52 € et un riesling à 12,77 €. Si eux arrivent à le faire, le vigneron peut aussi le faire ! ».

Comme la variable d’ajustement ne doit être, ni la marge du viticulteur, ni celle du client professionnel, la seule stratégie possible « est d’avoir des prix de vente publics suffisamment élevés ». « N’appliquez pas une forte hausse tous les trois ou quatre ans, mais prévoyez d’augmenter votre tarif chaque année. Si vous passez votre tour, c’est vous qui payez ! » assène Jean-Marc Demange. « Evitez aussi les prix du style 9,90 € qui bloquent à cause du seuil des 10 €. Allez directement à 10 € pour pouvoir monter à 10,50 € l’année suivante ». D’autres pistes restent possibles. Supprimer progressivement les cuvées les moins chères et en créer de nouvelles au prix plus élevé, travailler l’habillage et le packaging pour augmenter la valeur perçue par le client, par exemple, permet de déplacer le prix moyen de vente vers le haut.

Prévoir un plan d’augmentation et s’y tenir

D’autres initiatives peuvent consister à fixer un prix à la bouteille plus élevé qu’en carton, à pratiquer un prix supérieur sur la boutique en ligne tout en y intégrant une partie des frais de port, à ne pas proposer toutes les cuvées à tous ses clients. Remonter ses prix demande d’autant plus de temps qu’on part de bas. « Prévoyez un plan d’augmentation sur plusieurs années et tenez-vous y ! On peut par exemple relever les prix de 5 % par an pour les particuliers et de 2 % pour les professionnels jusqu’à parvenir à la tarification objectif » détaille Jean-Marc Demange.

Répercuter les hausses issues de la crise

Dans le contexte actuel de flambée des fournitures nécessaires aux vignerons, Jean-Marc Demange conseille de calculer tous ses coûts avec précision, « l’approximation étant le pire ennemi », et de répercuter l’ensemble en l’expliquant « avec pédagogie » au consommateur qui « est au courant et s’y attend ». Pour les professionnels, il faudra essayer d’en « répercuter le plus possible ». Si le coût des fournitures redescend, « réajustez éventuellement vos tarifs pour les professionnels, mais ne baissez pas vos prix consommateurs ».

 

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (6)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Tannieres88 Le 03 janvier 2023 à 23:25:09
Un peu particulier ce point de vue . Normal que chacun gagne sa vie . De là, à multiplier les prix par ? histoire de faire vivre des intermédiaires. Pourquoi ne pas au contraire favoriser un système où la vente directe serait la priorité et où l argent reviendrait en priorité au producteur . Un peu comme la viande , ? où le paysan a bien du mal à trouver la rentabilité . Ce qui ne semble pas être le cas des grandes surfaces . Et puis le prix de certains vins à déjà bien augmenté en 20 ans . On a parfois l?impression de retrouver les bouteilles au même prix , sauf que l on est passé du Franc à l Euro . A cette époque , on pouvait encore espérer voir et boire qq grands bordeaux ou autres . Puis on nous a proposé leurs seconds vins , puis seulement les Bourgeois , et maintenant seulement les seconds des Bourgeois , ? On va aller jusque où comme ça ? Si ça continue , ou je fais moi même ma piquette , où j oublie complètement les vins de certaines appellations . Ce que j ai déjà fait . Car j en ai marre de voir les prix enfler dès qu un vin est bien cité dans un guide , où que l année est bonne en qualité, ou qu elle est mauvaise , ou que le prix des produits phytos a augmenté, ou le fioul , ou qu il n y a plus de traitement et que le bio ça coûte cher ? Je veux bien comprendre que c est un métier difficile . Pour certains qui sont encore paysans vignerons . Mais il faut aussi penser au consommateur et arrêter de le prendre pour une vache à lait . Merci
Signaler ce contenu comme inapproprié
Fred B Le 31 juillet 2022 à 10:03:33
Très bonne analyse. Merci! Vendre à un prix rémunérateur avec une certaine logique son AOC, IGP, ... est prospère pour le vignoble d'où il est élaboré et vitale pour le vigneron.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Pipi Le 25 juillet 2022 à 00:09:47
Les vignerons ne sont ni plus ni moins que des vendeurs de vins,des commerçants comme les autres pas la peine de nous bassiner avec vos blablabla et de jouer aux pauvres martyrs...
Signaler ce contenu comme inapproprié
rol Le 23 juillet 2022 à 11:57:46
Désolé d'etre sévere mais analyse ridicule : si l'acheteur refuse l'augmentation et que les voisins concurents maintiennent leur prix bas en raison de leur stock et de leur besoin de trésorerie... vous irez droit à la liquidation judiciaire ??
Signaler ce contenu comme inapproprié
Thierry Le 22 juillet 2022 à 12:02:40
Importateur belge, je confirme... si les prix 'propriété' sont trop bas par rapport à mon prix d'achat, je cherche un autre producteur. Nous sommes un maillon de la chaîne et devons pouvoir proposer le même produit à un prix cohérent pour tous. De plus, les ventes au caveau prennent du temps sur votre journée et votre planning... et ce temps sera rarement rentabilisé en vendant 6 ou 12 bouteilles trop bon marché... mauvais calcul !
Signaler ce contenu comme inapproprié
francis Le 21 juillet 2022 à 15:54:56
Très bonne analyse pour les vignerons qui désirent vendre aux professionnels !
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé