aptisé "Challenge Empowering Champagne", le deuxième défi de développement numérique de Champagne (ou hackathon du vignoble champenois) vient de distinguer l’application web Vign’up, « un outil d’aide à la décision pour le passage aux Vignes Hautes Semi-Larges » (VSL*) indique un communiqué des organisateurs (la Fédération Des Syndicats d’Exploitations Agricoles de la Marne, FDSEA 51, le Crédit Agricole du Nord-Est et le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne, SGV). Développée par les chambres d’Agriculture, le Comité Champagne et FDSEA 51, cette application sous forme de questionnaire doit « aider les viticulteurs à prendre la meilleure décision pour leur exploitation, et si cette décision est de passer aux VSL, de les accompagner au mieux pour permettre la réussite de cette transition ».
Sujet rapidement clivant dans le vignoble de Champagne, l’application va prendre son temps pour se dévoiler concrètement. Du moins tant que la question des VSL n’est pas tranchée par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), qui a été saisi par des contestations à cette modification du cahier des charges de l’AOC Champagne lors de la récente Procédure Nationale d’Opposition (PNO). Dans l’immédiat, il semble que l’application ne suffira pas pour décider pour passer de vignes étroites aux VSL : « un diagnostic et des conseils plus poussés seront sans doute nécessaires pour faire les bons choix et réussir l’implantation de VSL » rapporte ainsi Sophie Claeys sur son blog, précisant que des espaces seront dédiés aux partages d’expérience (par forum, cartographies et annuaires de fournisseurs). Comme le précise la CA51 sur Facebook, il s’agit d’« une application qui va répondre aux questions des vignerons sur l'implantation de VSL, mais aussi leur permettre une évaluation avant tout engagement ».
Adopté par le SGV après des expérimentations menées depuis 1995, le passage des VSL est présenté comme un outil viticole d’adaptations au changement climatique (en réduisant la sensibilité au gel, à la contrainte hydrique…) et à la transition agroécologique (travail du sol facilité, réduction des traitements…), pour un maintien des typicités qualitatives des vins de Champagne (validé en dégustations à l’aveugle) et un équilibre économique durable (avec une baisse des rendements liée à l’enherbement et au moindre nombre de pieds à l’hectare, mais une réduction des coûts). Des sensibilités à la grêle et à l’échaudage sont cependant relevés par le Comité Champagne qui a mené les tests pendant plus de 15 ans.
* : Avec 2 mètres entre-rangs, une hauteur de palissage de 2 m et une montée des têtes de souche.