Pulvérisateur

Panel’Jet de Tecnoma traite les vignes sans dérive

u cœur du vignoble sancerrois, Lionel Bourgeois, responsable des 72 ha de vignes du domaine Henri Bourgeois, à Chavignol, a dû prendre son mal en patience. Depuis plusieurs années, il sollicite son concessionnaire pour qu’il lui fournisse un pulvérisateur antidérive pour ses vignes plantées à 1,3 m. « Nous avons des vignes proches de zones d’habitation, nous voulons donc faire attention à ces voisins que nous connaissons bien et garder les bonnes relations que nous avons déjà avec eux », explique-t-il.

Lionel Bourgeois (crédit photo DR)

Lionel Bourgeois a donc immédiatement accepté d’essayer Panel’Jet quand son concessionnaire le lui a proposé, l’an dernier. Et ce, d’autant plus que ce dernier lui a fourni ce pulvérisateur déjà monté à l’avant d’un enjambeur monorang TPH2130 de Tecnoma. « Il était convenu que j’achète cet enjambeur pour mon exploitation. Ils m’ont donc proposé de monter le Panel’Jet dessus pour le tester », rappelle Lionel Bourgeois.

Bonne qualité de pulvérisation

Ce dernier a bénéficié du Panel’Jet trois rangs, celui destiné aux enjambeurs monorangs. Sur les enjambeurs deux rangs, Tecnoma monte une rampe avec quatre panneaux (voir photo). Comme l’ensemble n’a été livré qu’en juin, le pourcentage de récupération en début de végétation est le seul point sur lequel le vigneron ne peut encore se prononcer. Pour le reste, il s’est fait un avis. Lionel Bourgeois évalue à 20 % le taux de récupération, même au plus fort de la végétation. « L’autre avantage est l’absence totale de dispersion, agrémentée d’une très bonne qualité de pulvérisation, comme ont pu l’attester les observations que nous avons faites avec des papiers hyrdosensibles », poursuit-il.

Autre bon point : la machine passe bien dans les vignes en pente et dans celles en dévers, « alors que j’avais un doute sur cette capacité-là ». De même, les résultats des traitements effectués ont largement satisfait Lionel Bourgeois qui n’a vu « aucun décrochement significatif face à la pression mildiou, le matériel se révélant au moins aussi efficace qu’un pulvérisateur classique ». De plus, le nettoyage est « très bien pensé, avec un petit compresseur embarqué et un petit pistolet installé pour pouvoir souffler les filtres n’importe où sur le terrain », valide Lionel Bourgeois.

Efficace, pratique, mais perfectible

Le matériel, large de 3,5 m, doit être replié dans les tournières étroites et impose un pilotage plus attentif. Bien qu’il soit content de son essai, Lionel Bourgeois estime qu’il faudrait des améliorations. Selon lui, des caméras sont nécessaires pour bien voir les zones que le conducteur ne voit pas depuis son poste de conduite. De même, s’il apprécie le réglage automatique de l’écartement des panneaux pour s’ajuster aux rangs et assurer une distance de 20 cm entre les buses et la végétation, il regrette qu’il n’y ait pas de mémorisation de cet écartement.

Avec sa cuve de 2 490 litres, Lionel Bourgeois a eu largement de quoi couvrir 7 ha, mais le débit de chantier est plus limité qu’avec un pulvérisateur pneumatique. « J’ai roulé à 5 km/h. Il m’a fallu 50 minutes pour couvrir un hectare, contre 20 minutes/ha pour nos pulvés habituels avec lesquels on fait six rangs par passage », note Lionel Bourgeois. Va-t-il passer commande ? « Les conditions économiques ne sont pas vraiment favorables à l’investissement cette année. Mais c’est un achat que j’envisage prochainement. J’attends donc que les petites améliorations soient faites et nous l’achèterons certainement. C’est indispensable pour nos parcelles proches des zones d’habitation », termine Lionel Bourgeois.