Avec les chaleurs du mois de mai, on a l’impression que la vigne a brulé les étapes. La floraison est très en avance, on est pratiquement à la fin. C’est joli en végétation. La pousse a tellement été spontanée que l’on n’a pas l’impression qu’il y a eu du gel » observe Gilles Baraillon, propriétaire du domaine de Toulet, 63 ha à Mauléon d’Armagnac. Il n’empêche, en avril dernier, le gel a touché à 60 % ses 28 hectares de colombard et à 80 % ses 4 ha de chardonnay. Seul ses 16 ha d’ugni blanc ont été relativement épargnés.
Avec le beau temps et la sècheresse de mai, pas de pression sanitaire, pas de trace de mildiou. Gilles Baraillon ne se risque pas à des pronostics : « tant que les grains ne sont pas totalement formés, c’est difficile de s’engager sur ce millésime et son rendement » indique-t-il. Et de s’en tenir à ce qu’il observe : « une belle floraison et un très bon état sanitaire, mais sous les feuilles, peu de grains ».


Matthieu Guinoiseau, conseiller viticole à la chambre d’agriculture du Gers, ne dit pas autre chose : « il y a du vert et pas de grappes. Le rendement va être variable et hétérogène » prévient-il. Même son de cloche de Marc Saint-Martin, 65 ha à Réans et Mauléon d’Armagnac, qui a perdu 50 % suite au gel d’avril : « la vigne a repoussé mais ce ne sont pas des rameaux fructifères. Si on écarte les feuilles, on voit peu de grappes » indique-t-il. Et de lâcher : « ce manque de raisins n’est pas rassurant. Il faut que nous amenions absolument à la vendange ce qui reste » répète-t-il. En attendant, ce 2 juin, il était dans ses vignes à traiter en prévention contre le mildiou oïdium. Des pluies sont annoncées pour ce week-end de Pentecôte.