a grosse chaleur des dernières semaines a accéléré le développement de la vigne dans toute la vallée du Rhône. « Au 20 mai, on observe entre huit et dix jours d’avance par rapport à 2021, qui était une année relativement normale, indique Carole Puech, de l’Institut rhodanien. La floraison a commencé dans le Sud, et on observe même un tout début de floraison en Drôme-Ardèche où elle démarre habituellement fin mai. » Un retour à des températures « plus normales » en juin-juillet est fréquemment observé. Au contraire, si la tendance se poursuit, le millésime 2022 sera vendangé au 20 aout, prédisent les œnologues de l’Institut. Avec températures qui restent assez élevées la nuit, le risque de coulure est pour l’instant limité.
Plus préoccupante est l’absence de pluie, dans toute la vallée, qui pourrait finir par bloquer le développement de la vigne. « Pour le moment, on observe de grosses sorties, mais le manque d’eau est réel dans tous les secteurs car il n’est presque rien tombé depuis janvier, reprend Carole Puech. Dans le Vaucluse, au 20 mai, les réserves hydriques sont descendues à un niveau que l’on atteint habituellement au 20 juin. On observe toutefois de grandes différences entre les types de sol. Dans des secteurs argileux, le sol est sec en surface mais humide à 20 cm : on reste dans une zone de confort hydrique. Ce n’est déjà plus le cas dans les sols séchants et caillouteux. Dans la partie septentrionales, les courbes de pluviométrie sont également préoccupantes, très en dessous des normales des vingt dernières années. Globalement, la vigne ne souffre pas encore mais il faudrait de l’eau rapidement. Le plus dur sera pour les jeunes vignes, qui ont des racines moins profondes. »
Seul avantage de ce temps sec : l’état sanitaire est globalement satisfaisant. De rares symptômes sont signalés par endroits, sans rien d’alarmant.