À qui sait attendre, le temps ouvre ses portes » dit un proverbe chinois. Ayant fait montre de patience depuis mars 2021, et la suspension des opérations de promotion interprofessionnels en Chine (par application d’une réglementation sur les ONG datant de 2017), l’interprofession des vins de la Vallée du Rhône (Inter Rhône) finalise le montage d’un dossier d’ouverture d’un bureau de représentation à Shanghai pour pouvoir de nouveau opérer en Chine continentale. Particulièrement lourde administrativement, cette procédure devrait aboutir lors du deuxième trimestre 2022 indique Anaïs Richard, la responsable marketing pour le grand export d’Inter Rhône. Ce bureau s’appuiera sur une agence de supervision, basée à Shanghai dans le village de Hongqiao, où sera localisé le bureau d’Inter Rhône.
Ne bénéficiant plus d’une ambassadrice sur place, Inter Rhône va travailler en 2022 avec Business France pour relancer ses opérations sur le territoire chinois, avec l’incertitude actuelle de la flambée des cas de covid. En l’état, le programme d’action passe par la communication digitale sur les principaux réseaux sociaux chinois (Weibo, Wechat et Red), un programme de formations des professionnels chinois, des actions visant la presse (envois de communiqués, échantillons, dégustation à Pékin…) et des dégustations évènementielles dans différentes villes (avec des mini-salons ou des soirées-cocktails). « La Chine est un pays où l’on parle de villes primaires et secondaires, mais au-delà il y a des potentiels intéressants sur tout le pays » note Virginie Charlier, la directrice marketing et communication d’Inter Rhône.
Troisième pays export ciblé par Inter Rhône en termes d’investissement sur 2022 (avec 11,5 % du budget promotion export), la Chine est la septième destination à l’étranger des vins de la Vallée du Rhône en 2021. Après un repli généralisé de 2018 à 2020, la demande chinoise repart en 2021 indique Anaïs Richard, évoquant les effets conjugués d’un contexte économique plus favorable, de la réduction des stocks et de l’impact des taxes punitives sur les vins australiens (précédemment leaders grâce à un accord de libre-échange).
Sans surinvestissement après la baisse d’actions en 2021, Inter Rhône « maintient la voilure et ne réduit pas sa force de frappe » indique Virginie Charlier, qui note qu’à part l’interprofession des vins de Bordeaux (CIVB), il n’y a pas d’autre interprofession française ayant ouvert un bureau en Chine : de quoi réduire la concurrence et augmenter la visibilité des actions rhodaniennes.