e janvier à mars 2022, la France a exporté 3,2 millions d’hectolitres de vin pour un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros. Soit des augmentations de 2 % en volume et de 24 % en valeur par rapport au premier trimestre 2021 d’après les données douanières réunies par Business France. Si les volumes restent « assez stables comparés à 2021 qui a surperformé » (rattrapage post-covid oblige), « l’augmentation de 22 % des prix de vente moyen sur la plupart des destinations exports n’est pas habituelle » explique Adrien Boussard, le référent sectoriel pour les vins et spiritueux de l’agence Business France, à l’occasion du salon ProWein (15-17 mai à Düsseldorf). Passant en un an de 6,8 à 8,2 euros/litres, le prix moyen trimestriel des vins français témoigne d’une forte inflation (par l’augmentation des coûts des matières premières pesant sur la logistique, l’emballage…) et des effets d’une petite récolte 2021 (avec des disponibilités serrées pour les vins blancs en particulier).
Concernant les principaux de destination, les volumes de vins français se replient nettement sur leur première destination, l’Allemagne (520 000 hl, -8 %), ainsi que sur leur deuxième client, les États-Unis (424 000 hl, -9 %). La Grande Bretagne affiche en revanche une nette reprise : +33 %, à 357 000 hl. « Après les stockages en 2020 [pour le Brexit] et le ralentissement de 2021, ça repart » pointe Adrien Boussard. Les marchés de Belgique, des Pays-Bas et du Canada sont également en hausse (respectivement +12, +1 et +11 %), alors que la Chine enregistre une forte décroissance : -22 % avec l’effet de la reprise de la crise covid. En valeur, la croissance des prix moyens est notée dans tous pays. +35 % pour les États-Unis, +13 % Royaume-Uni, +21 % en Allemagne, +10 % en Belgique, +23 % au Japon…


Dans la limite des données douanières actuellement disponibles pour les vins français*, ce premier trimestre 2022 marque une baisse des volumes de vin en vrac et en bib (-15 et -24 %), pour une augmentation des bouteilles et vins effervescents (+4 et +24 %). Si la France perd des points sur les vins en vrac (avec une baisse de compétitivité et de disponibilités), elle se maintient sur la bouteille avec des augmentations fortes sur les champagnes (+35 %), les autres vins effervescents (+12 %), tandis que se maintiennent les vins tranquilles (avec une stabilité sur les AOP et un repli de 2 % sur les IGP). Pour les appellations dont les données douanières sont disponibles, Bordeaux est en baisse (-3 % en volumes), tout comme le Beaujolais (-7 %), tandis que la Bourgogne augmente légèrement (+1 %). Avec ces données, il s’agit de premières tendances pour l’exportation des vins de France : « il reste à voir si 2022 sera l’année de l’augmentation des prix » conclut Adrien Boussard.
* : Depuis janvier 2022, des modifications dans la collecte française des données du commerce extérieur limitent les données rapidement disponibles comme l’explique le site du ministère des Finances.