e directeur général de l’organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), Pau Roca, vient de présenter, le 27 avril, les chiffres annuels du secteur viti-vinicole mondial en 2021.
Fait marquant, tout autant que bonne nouvelle, la consommation mondiale de vin est repartie à la hausse en 2021 (236 millions hl (Mhl), +0,7%), alors qu’elle baissait de manière continue depuis 2018, « entraînée par le déclin de la consommation chinoise, qui, depuis 2018, perdait 2Mhl par an », indique Pau Roca.
En 2020, la pandémie (confinements, fermeture des lieux de consommation, baisse du tourisme), avait encore accentué cette tendance, affectant la plupart des marchés du vin, pour atteindre la plus faible consommation mondiale de vin depuis 2002. « La réouverture des lieux et la reprise des activités sociales ont conduit à une reprise de la consommation de vin, bien que les comportements restent hétérogènes selon les pays », avance le directeur général de l’OIV.
Représentant 48% du total mondial, la consommation de l’UE (114Mhl) retrouve en 2021 le niveau de sa moyenne décennale, la France étant le plus grand consommateur de l’union (25,2 Mhl). Les Etats-Unis continuent de dominer la consommation mondiale (33Mhl), « prouvant depuis trois ans sa capacité de résilience face à la pandémie », note Pau Roca.
2021 marque également une dynamique positive pour les exportations mondiales de vin. « Elles atteignent le niveau record de 111,6 Mhl, en augmentation de 4% par rapport à 2020. C’est encore plus marqué en valeur, où la progression atteint 16% pour atteindre 34,3 milliards € (Mds €) d’échanges en 2021. Nous observons une augmentation nette du prix des vins à l’exportation », analyse Pau Roca. La France conforte sa position de 1er exportateur mondial, après avoir généré 11,1 Mds€ en 2021, « et tous les exportateurs majeurs ont enregistré une croissance en 2021, à l’exception de l’Australie, qui a subi les hausses tarifaires chinoises à son égard ».
Les vins en bouteilles, en vrac ou effervescents sont concernés par cette progression, alors que les bag-in-box marquent un recul de leurs exportations en volume comme en valeur.
La production mondiale de vin (hors jus et moûts), est estimée à 260 millions hl (Mhl) en 2021, en baisse de 3Mhl (-1%) par rapport à l’année précédente. « Deux effets antagonistes ont marqué cette année, avec une baisse appuyée de la récolte dans d’importants pays producteurs de l’UE, qui s’oppose à d’excellents niveaux de récolte dans la plupart des pays de l’hémisphère sud. Celui-ci enregistre une hausse globale de 19% par rapport à 2020 », avance Pau Roca. La production mondiale 2021 se place toutefois, pour la 3ème année d’affilée, en-deçà de la moyenne décennale.
Principalement à cause du gel, la production de l’UE (153,7 Mhl) baisse de 8% par rapport à 2020, soit 5% de moins que sa moyenne quinquennale. Italie, France et Espagne génèrent à eux seuls 47% de la production mondiale de vin 2021 mais seule l’Italie est en progression par rapport à 2020 (+2%) et à sa moyenne quinquennale (+3%).
Ailleurs, la production chinoise de vin (5,9Mhl en 2021) continue sa baisse entamée il y a cinq ans, « due à la baisse de sa demande interne, aux conditions climatiques, mais surtout au peu de productivité affichée par le secteur », analyse le directeur général de l’OIV. La production des Etats-Unis (24,1 Mhl) marque quant à elle une progression (+6%) par rapport à une année 2020 marquée par les incendies et les contaminations par la fumée, mais reste toutefois inférieure de 3% par rapport à sa moyenne quinquennale.


Enfin, la surface du vignoble mondial marque un recul qualifié de « marginal » par rapport à 2020, s’établissant pour 2021 à 7,3 millions d’hectares (Mha). Elle apparaît stable depuis 2017 mais les dynamiques d’évolution diffèrent selon les zones du globe. France, Italie, Espagne, Chine ou encore Chili marquent une légère progression de leurs surfaces viticoles quand les Etats-Unis les voient régresser depuis 2014.
Pour la 8ème année consécutive, le vignoble de l’Union Européenne (UE) est stabilisé à 3,3Mha, « grâce à la gestion unifiée de son potentiel de production », relève Pau Roca, l’Espagne gardant le leadership mondial avec ses 964000 ha en 2021. La France reste 2ème au classement (798000 ha), talonnée par la Chine (783000 ha), comme le montre l'infographie ci-dessous.