our la deuxième année d'affilée, le « Greek wineries project » de la School of wine & spirits business de Dijon a réuni les 24 étudiants du MBA Wine and spirits business (un master international) et 6 domaines viticoles grecs autour d'un programme de consulting. Objectif : proposer des recommandations de stratégie export. « Après une première phase théorique, comprenant des dégustations, les étudiants se sont répartis en petits groupes, chacun responsable d'un producteur. Il s'agit d'exploitations familiales, réparties dans tout le pays, de la région d'Athènes à la Crête», relate Chris McIndoe, le pilote de ce projet mené en partenariat avec la Fédération hellénique des vins.
Le pays n'a pas été choisi au hasard. «La Grèce est un sujet un peu compliqué et passionnant. Beaucoup de cépages n'existent pas ailleurs. Certains se font connaître, comme l'assyrtiko ou l'agiorgitiko. Mais la plupart restent inconnus des consommateurs. » Autre difficulté, selon Chris McIndoe : « Contrairement aux vins de Provence, de Toscane ou d'Espagne, les vins grecs ne se trouvent pas partout. La distribution dans le monde est très limitée, à part dans des pays comme les USA ou l'Allemagne. Il était donc difficile pour les étudiants de contacter des distributeurs et d'avoir des informations. Cela a nécessité beaucoup de recherches, en relativement peu de temps. »
Commencé fin octobre 2021, le programme prend fin ce mois de mai, avec un voyage en Grèce, l'occasion de présenter les recommandations aux producteurs. Exemple : « L'un des domaines cherche depuis des années à être référencé par un monopole des pays scandinaves, sans succès. Mais sa production, haut de gamme, serait bien plus adaptée au circuit CHR de ces pays. » Autre conseil : « un producteur travaille en ce moment avec un seul importateur aux États-Unis. Il est relativement satisfait mais n'arrive pas à sortir de sa zone de distribution, très restreinte. L'étudiant lui propose deux scénarios : aller vers un importateur d'ampleur nationale, ou, plus difficile, compléter avec d'autres distributeurs, dans d'autres États américains. »


Bien sûr, les producteurs feront ce qu'ils voudront de ces recommandations. Mais l'intérêt est là. «Ils sont un peu dans leur bulle et cherchent des avis extérieurs. Avec ces étudiants, ils sont servis : on trouve dans ce master tous les âges, des parcours différents et neuf nationalités. Chacun apporte son expérience culturelle et professionnelle», indique Chris McIndoe. Des étudiants « en communication directe avec les producteurs » depuis le début de l'année. « Ils ont créé un lien par mail, téléphone, visioconférence? C'est aussi cette connexion humaine qui a été appréciée, d'un côté comme de l'autre. »