bligatoire en décembre 2023, la nouvelle règlementation quant à l’étiquetage des ingrédients sur les bouteilles de vin n’en est pas moins urgente, selon le secrétaire général du CEEV. « Il faut aujourd’hui un délai de trois mois pour obtenir des étiquettes. Si tout le monde arrive en juin 2023 pour imprimer ses nouvelles étiquettes, il sera impossible pour les imprimeurs de répondre à la demande » introduit Ignacio Sanchez Recarte ce 28 avril lors du congrès annuel des Å“nologues de France. Pour rappel, la liste des additifs Å“nologiques et les valeurs nutritionnelles du vin devront être apposés sur l’étiquette de la bouteille, par écrit ou via u QR Code, créé à partir de la plateforme U-label. La liste de ces ingrédients additifs à mentionner a été définie dans le règlement 2019/934. Aujourd’hui, un ajout pose encore question. Il s’agit des gaz qui permettent d’inerter les vins comme l’azote, l’argon ou le CO2. Ils doivent figurer dans la liste des ingrédients. « Nous sommes en train de travailler sur ce point car un consommateur qui voit écrit CO2 pourrait penser qu’il s’agit d’un vin pétillant. Mais ce n’est pas gagner pour autant » ajoute Ignacio Sanchez Recarte.
Les œnologues réceptifs mais interrogatifs
Dans la salle, les questions fusent et les remarques en aparté également. « Il nous ajoute encore des tâches administratives, ce n’est plus possible de faire notre métier de base » commente au fond de la salle une Å“nologue et vigneronne en Val de Loire. Mais pas le choix. « Qu’en est-il des vins étrangers qui arrivent sur le marché européen ? Sont-ils soumis à la même obligation que nous ? » interroge Didier Fages, le président des Å“nologues de France. « Oui, la règlementation sur toute bouteille de vin et de spiritueux commercialisées dans l’UE » précise le secrétaire général. « Et concernant les valeurs nutritionnelles, quelles sont les analyses qui devront être réalisées pour évaluer la matière grasse et les protéines dans les vins ? » s’interroge Matthieu Dubernet, Å“nologue et directeur du laboratoire éponyme dans l’Aude. Réponse de la CEEV : « La commission est consciente que le sel et les protéines sont de zéro dans le vin. Ou alors inférieur à une certaine valeur. C'est à voir. En tout cas il faudra être capable de fournir à vos clients une valeur ou une valeur inférieure à un seuil pour chaque paramètre obligatoire en cas d’expertise de la DGCCRF » précise Ignacio Sanchez Recarte. Une question revient plusieurs fois : comment communiquer aux consommateurs les plus interrogatifs sur l'intérêt de ces ingrédients dans les vins ? « Avec Oenoppia, nous sommes en train de créer une plateforme extérieure à U-label pour expliquer à quoi servent les ingrédients ajoutés dans le vin. En recliquant sur l’ingrédient qui lui pose question, le consommateur sera envoyé sur un autre site qui lui expliquera, par exemple, ce qu’est la gomme arabique et pourquoi elle est utilisée dans le vin » annonce Ignacio Sanchez Recarte. Un sujet dont les producteurs doivent se saisir d'ores et déjà , pour ne pas travailler dans la précipitation l'année prochaine.