e décret rendant obligatoire le degré de sucrosité d’un vin d’Alsace est paru en 2020. Certaines entreprises avaient commencé à l’appliquer dès l’an passé, mais à partir du millésime 2021 plus moyen pour tout metteur en marché alsacien d’y échapper. Les professionnels eux-mêmes ont demandé cette mesure afin que le consommateur s’y retrouve mieux entre les différents types de vin susceptibles d’être élaborés avec le même cépage.
En pratique, l’étiquette doit afficher le terme "sec", "demi-sec", "moelleux" ou "doux" en toutes lettres, ou le désigner au moyen d’un curseur sur une échelle. « A chacun de faire selon ses propres contraintes de matériel, d’organisation, etc.. ; il n’y a pas de règle sur la taille des lettres. Le seul critère est qu’il faut que l’information soit bien visible » indique Raymond Lassablière, à l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava).
L’information de sucrosité elle-même prend pour référence le règlement UE 607/2009 qui classe en "sec" un vin avec moins de 4 g de sucre/l ou s’il ne dépasse pas 9 g/l lorsque sa teneur en acidité exprimée en grammes d’acide tartrique par litre n’est pas inférieure de plus de 2 g à la teneur en sucre résiduel. Autrement dit la mention "sec" s’applique pour un vin à 7 g d’acide tartrique et 9 g de sucre résiduel. Le même schéma classe en "demi-sec" un vin à moins de 12 g/l de sucre et s’il ne dépasse pas 18 g lorsque sa teneur en acidité exprimée en grammes d’acide tartrique par litre n’est pas inférieure de plus de 10 g à la teneur en sucre résiduel. Un vin passe pour "moelleux" jusqu’à 45 g/l de sucre résiduel et "doux" au-delà.
« Une telle information était très attendue par le consommateur. Elle doit apporter plus de lisibilité aux vins d’Alsace », réagit Vanessa Kleiber, directrice marketing et communication de la coopérative Bestheim. « En interne, cela a été l’occasion de rediscuter du profil de quelques vins. Le seul bémol vient du vocabulaire choisi qui ne semble pas le plus intuitif pour guider l’achat. La différence entre "sec" et "demi-sec", "moelleux" et "doux" n’est pas évidente pour tout le monde ». En pratique, l’entreprise a choisi de faire figurer une échelle du statut du vin sur sa contre-étiquette. En anticipant l’arrivée de la mesure dès 2020, elle n’a pas eu à gérer de stock d’étiquettes invalides.