a coopérative d’agriculteurs Arterris, en partenariat avec la cave coopérative des Vignobles de Vendéole, vient de réaliser en 2021 la première récolte du vignoble expérimental établi au sein de sa ferme de Bonanza, à Alzonne, dans l’Aude.
Planté en 2019, ce vignoble s’inscrit dans le cadre du projet lancé en 2018 par l’association Anivins de France, visant à renforcer la production spécifique de vins de France, pour répondre à la forte demande internationale. « Nous sommes un groupe coopératif très marqué ‘grandes cultures céréalières’ mais nous voulons proposer des solutions prospères de diversification à nos adhérents en ce contexte difficile pour les céréales. La vigne est une de ces alternatives, c’est pourquoi nous nous sommes engagés dans cette expérimentation », pose Denis Vieu, directeur du territoire Méditerranée chez Arterris, « d’autant que nous sommes déjà bien implantés dans le secteur viticole via la vente d’intrants et l’accompagnement de près de 50 000 hectares de vignes ».
La proposition de ce vignoble expérimental va donc dans le sens de fournir « aux agriculteurs souhaitant se lancer dans la viticulture un état des lieux et une analyse économique globale à partir d’un vignoble-test », renchérit Denis Vieu. La 1ère récolte concerne les 11 hectares (ha) de cabernet-sauvignon plantés en 2019 par Arterris. En 3 ans, le groupe y a planté 35 ha, avec des cépages choisis par la cave de Vendeole, composés de variétés répondant à la demande du marché international (merlot, cabernet-sauvignon, chardonnay) et de variétés résistantes (artaban, souvignier gris). Ce projet a nécessité un investissement de plus d’un million d’euros de la part d’Arterris.
Un partenariat avec l’IFV permet de fixer les itinéraires techniques de ces vignobles destinés à une production raisonnée et rentable de vins de France à qualité et rendement de production homogènes. « Cette 1ère récolte a offert un rendement de 70hl/ha pour des raisins qui n'expriment pas encore tout leur potentiel qualitatif. A terme, ce seront 150 hl/ha qui seront produits, avec une maîtrise fine de tous les coûts de production liés à un itinéraire technique garantissant cette régularité de production », rappelle Denis Vieu, « Vendéole s’occupant de vinifier et mettre en marché les vins obtenus, dans l’objectif d’atteindre un niveau de rentabilité à l’hectare similaire à celui de la production de vins de pays d’Oc ».
L’approche économique des coûts d’implantation du vignoble est en cours de finalisation, mais l’ensemble des résultats agronomiques issus de ce projet de vignoble expérimental ne devraient être exploitables que d’ici 4 à 5 ans. Arterris souhaiterait pouvoir permettre à terme l’installation de 500 ha de vignes par ses adhérents. « Avec l’évolution du climat, la viticulture est devenue une alternative envisageable pour toute la zone du Lauragais, mais notre rôle de conseil vise justement à accompagner les adhérents dans le choix des parcelles adaptées à ce type de production », situe Anna Lacombe, chargée du développement des services vigne chez Arterris.
La mécanisation de la taille, la maîtrise de l’enherbement ou des apports d’eau figurent parmi les critères essentiels de réussite de ce type de production, différents essais sont donc menés autour de ces thématiques. « Le goutte-à-goutte aérien, enterré sous le rang ou à l’inter-rang sont testés, de même que les impacts d’un enherbement permanent, ou d’un couvert végétal temporaire, notamment dans la restitution de matière organique au sol », valide Anna Lacombe.