V Boosting a connu un très fort développement en 2021. Plus de 70 viticulteurs ont installé des panneaux de la gamme Hélios à l’avant de leur enjambeur ou à l’arrière de leur tracteur interligne. « Dans la Marne, la Chambre d’agriculture a pu réaliser des notations mildiou sur 25 sites d’essai selon un protocole recommandé par le Comité Champagne » a indiqué François Sement, responsable R&D de la société, à l’occasion d’un webinaire organisé par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) sur les UV-C.
Les notations ont toutes eu lieu fin juillet, à la fermeture de la grappe, après 5 à 7 stimulations aux UV-C, sur chardonnay, pinot meunier et pinot noir, et chez des viticulteurs en bio ou conventionnels.
La valeur ajoutée des flashs UV-C n’a pas pu être démontrée dans les parcelles de vigne où l’intensité de la maladie est restée inférieure à 5% sur grappes. Même chose quand la pression fongique a excédé 45% d’intensité, les contaminations croisées ayant rendu impossible la comparaison entre bandes de rangs simulés et non simulés, « à l’exception d’un essai en parcelle avec 50 rangs consécutifs stimulés, les UV ont réduit les symptômes de 72% » tempère François Sement.


Entre ces deux extrêmes, sur 15 essais, les techniciens ont noté une baisse moyenne de 46% de l’intensité du mildiou sur grappe. La Chambre d’agriculture a en plus pesé la vendanges sur 5 de ces essais. En fonction de l’ampleur de la maladie, la stimulation a entraîné un gain de rendement, en kg de raisins par cep, de 3 à 64%.
« Sur l’essai le plus contaminé au stade fermeture de la grappe, situé en ZNT, donc sans phytos, la partie non stimulée n’a pas pu être récoltée du tout alors que la partie traitée aux UV a donné 5400 kg/ha de vendange. Sur une deuxième parcelle du même vigneron conduite en bio et protégée au cuivre, la Chambre d’agriculture a enregistré une récolte de 4800 kg/ha sur la partie non stimulée contre 6300 kg/ha sur la partie stimulée » ajoute François Sement.
Après 3 millésimes de tests, l’IFV valide également la pratique pour lutter contre l’oïdium. « Les UV-C ont un effet intéressant en condition de pression faible à modérée, en association avec une protection classique, et sans différence sur la stimulation sur une ou deux faces » indique l’ingénieure Caroline Gouttesoulard, qui souhaite encore travailler sur l’effet systémique de la technologie.
Les chercheurs ne notent pas d’effet négatif sur la photosynthèse ou la respiration de la plante, et pas d’impact sur la cinétique de fermentation ou le profil aromatique des vins. Ils conseillent de passer dans les vignes en début de matinée