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Le programme de Valérie Pécresse pour les vins de France
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Présidentielles 2022
Le programme de Valérie Pécresse pour les vins de France

À l’approche des élections présidentielles (dimanches 10 et 24 avril), Vitisphere interroge tous les candidats en lice sur de grands axes. Premier échange avec la présidente de la région Île-de-France, membre du parti Les Républicains.
Par Alexandre Abellan Le 18 mars 2022
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Le programme de Valérie Pécresse pour les vins de France
« Le courage de faire » est le slogan de campagne de Valérie Pécresse pour les élections présidentielles. - crédit photo : DR
C
omment définiriez-vous votre relation personnelle au vin ? Quelle en est votre vision : une boisson conviviale et patrimoniale ou un atout économique et symbolique pour la France ?

Valérie Pécresse : Je suis liée familialement au vin car mes beaux-parents sont viticulteurs dans le Sud-Ouest. Cela a fait de moi une consommatrice modérée mais une amatrice régulière ! C'est d'ailleurs ce qui est magnifique avec le vin : on peut vivre une forte émotion avec un grand cru et un très grand moment de plaisir convivial autour d’un vin plus simple.

Le vin porte à lui-seul une part de l'identité de la France. Parce qu'il est synonyme de raffinement et d'excellence autant que de convivialité et de partage, le vin est à la fois le totem de notre art de vivre et l'étendard du rayonnement de la France.

Part inaliénable de notre culture, le vin c'est aussi 500 000 emplois, l’un de nos meilleurs produits ambassadeurs à l'étranger et le second poste excédentaire de notre balance commerciale, si mal en point par ailleurs.

 

La dénormalisation de la consommation d’alcool en général, et de vin en particulier, revient dans de nombreux projets de santé publique. À la présidence, quelle serait votre politique en la matière : promotion de la consommation avec modération ou renforcement des protections contre les consommations excessives ?

Rendre hommage au produit des vignerons, c'est le déguster et l'apprécier, forcément avec modération. La filière porte ce message avec détermination depuis des années et le cadre législatif dont s'est dotée la France est exigeant : on observe d'ailleurs que la consommation des Français a beaucoup diminué ces dernières années puisqu'ils consomment moins d'un verre et demi de vin par jour en moyenne.

Certaines initiatives récentes, notamment à Bruxelles, ont visé à stigmatiser la consommation de vin dès le premier verre. Heureusement les parlementaires du PPE y font fait obstacle en votant des amendements prônant la modération auxquels se sont opposés leurs collègues Marcheurs : je me réjouis que la sagesse ait repris ses droits face à ces tentatives de diabolisation.

 

Le vignoble s’empare de la transition agroécologique : souhaitez-vous accompagner le vignoble à son rythme (aides aux certifications, à la réduction des intrants, compensation des Zones de Non Traitement, ZNT…) ou aller plus vite (interdire certaines pratiques, réduire les matières actives, augmenter les ZNT…) ?

La viticulture, comme l'agriculture, est l’une des premières victimes de la sur-bureaucratie, des normes franco-françaises et des surtranspositions des directives communautaires. J'ai pris un double engagement : ne plus jamais prendre de mesures nationales qui créent une nouvelle couche de concurrence intracommunautaire déloyale pour nos producteurs, mais aussi m'attaquer au stock de normes qui handicapent les entreprises françaises vis-à-vis de leurs concurrents. L'inventaire de tous ces freins à la compétitivité des producteurs sera fait dans les 100 premiers jours de mon mandat pour les faire disparaitre avant la fin de l'année. La production de vins et d'alcools, comme le reste de l’économie, doit voir son environnement administratif et réglementaire simplifié.

S'agissant des ZNT, il me parait évident que c'est aux aménageurs d'intégrer la surface non traitée dans leur projet foncier au lieu d'en faire peser la perte de valeur sur les parcelles déjà cultivées.

S'agissant des constructions existantes, je considère que les exigences de la société doivent être prises en charge par la société elle-même et ne pas peser sur les épaules déjà bien chargées des producteurs.

D'une manière générale, avec moi, il n'y aura plus d'interdiction sans une solution qui préserve l'équilibre économique de l’activité des vignerons.

Si la réduction des intrants reste un objectif, il doit être clair que cela ne pourra aller qu'au rythme permis par la recherche et l'innovation.

 

 

Face au dérèglement climatique, quelle serait votre politique de soutien (assurance récolte, mises en réserve…) ?

Face au changement climatique qui est l’un des enjeux majeurs de la production viticole pour les décennies à venir, nous avons besoin d'une stratégie volontariste en matière de stockage de l'eau et d'innovation génétique grâce aux Nouvelles Techniques d’Hybridation (NBT) pour préserver la diversité de nos productions et leur qualité.

Quant à la protection des revenus viti-vinicoles face aux aléas climatiques, le mécanisme de la réserve qui a fait ses preuves dans certains vignobles mérite, je le crois, d'être déployé de manière adaptée.

 

Avec le changement massif de génération à venir se pose la question de la fiscalité de la transmission familiale des biens viticoles : quelle serait votre réponse ?

Depuis dix ans, nous avons perdu un agriculteur, cultivateur, éleveur ou vigneron, sur cinq. La moitié des producteurs partiront à la retraite dans les dix années qui viennent. Ce chiffre, à lui seul, commande d'agir. Dans le secteur viticole, en particulier, on sait le poids des successions et la difficulté à préserver l'intégrité des domaines sur plusieurs générations. Elue à la tête de l'Etat, je prendrai à bras le corps le défi de la transmission : en allégeant la fiscalité des transmissions dans le cadre familial pour un héritier en ligne directe qui reprend l’entreprise à titre principal ; en supprimant la taxation des plus-values lors des cessions à un jeune agriculteur ; en créant un complément de retraite pour le cédant qui accompagne l’installation progressive d’un jeune ; en garantissant que celui qui a cotisé toute sa vie ne touche pas moins que le SMIC net mensuel ; en facilitant l’accès à la profession hors cadre familial par le soutien aux dispositifs de portage foncier ; en réinvestissant dans l’enseignement agricole, pour le valoriser dans le parcours d’orientation et dire à chaque jeune que l’agriculture a un bel avenir.

 

Comment voyez-vous le vignoble français à la fin de votre mandat, en 2027 ?

Avec moi, la vigne et le vin seront portés haut dans notre fierté culturelle et patrimoniale. Le vin sera protégé des tentatives de diabolisation à rebours des principes de respect du produit et de modération de la consommation, les vins et spiritueux d'appellation ne seront plus pris en otage des différends internationaux. Avec moi enfin, la filière française retrouvera la compétitivité qui lui est nécessaire pour préserver sa place et son rang sur les marchés, européens ou mondiaux.

 

 

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Tous les commentaires (1)
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val Le 18 mars 2022 à 11:50:50
fin de QUINQUENNAT en 2027 pas en 2029 sur la dernière question. un bien beau discours, tenable??
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