ace aux crises, conjoncturelle puis sanitaire, les vins du bassin de production Centre-Loire ont su faire le dos rond pour afficher une dynamique commerciale positive. Groupant 8 appellations et 2 indications géographiques protégées* (IGP), les 6 000 hectares de vignoble couverts par l’interprofession des vins du Centre-Loire peuvent se targuer d’avoir « globalement traversé les crises de manière résiliente », note Edouard Mognetti, directeur du bureau interprofessionnel des vins du Centre (BIVC).
Ainsi, les sorties de chai de l’ensemble de l’année 2021 affichent une augmentation de 12 % « par rapport à 2019, qui figure comme l’année référence en termes de performance », reprend Edouard Mognetti. Malgré l’épisode Covid et son lot de fermetures de canaux de distribution des vins, la campagne 2020-2021 affiche donc une progression de 18,5 % des volumes de sorties de chai par rapport à la précédente.
« Cette progression est tirée par l’export, qui a augmenté de 22,5 %, mais le marché français n’est pas en reste, affichant une hausse de 4,5 %, nous avons su maintenir un bon niveau d’activité malgré les difficultés liées aux fermetures de lieux de consommation », reprend le directeur du BIVC. Les ventes à l’export représentent tout de même la moitié des sorties réalisées par ce bassin de production, et sont largement portées par les appellations majoritaires Sancerre (3 000 ha), dont 65 % des volumes sont commercialisés à l’export et, à un degré moindre, Pouilly Fumé (1 350 ha).
Alors que le millésime 2021 n’est pas encore en bouteilles, la fin du mois de janvier 2022 affichait « une hausse de 24,8 % des sorties de chai par rapport à l’année précédente, peu représentative à cause du Covid. C’est en cohérence avec les chiffres de janvier 2020 et même en hausse de 4,9 % par rapport à janvier 2019 », avise Edouard Mognetti.


Au sein de cette région, « peu d’échanges de vins en vrac sont réalisés », précise le directeur, avec une large part de la mise en marché assurée directement par la production. Ainsi, sur 693 structures de production enregistrées par l’interprofession, « près de 500 conditionnent elles-mêmes leurs vins et les exportent », tranche Edouard Mognetti. Les négociants opérant sur le marché vrac local sont presque exclusivement eux-mêmes producteurs.
Le gel d’avril 2021 a entraîné une baisse de 30 % des volumes, alors que la moyenne quinquennale (hors 2021) s’établit à 318 000 hl. Les niveaux de prix semblent avoir subi une hausse, même si l’interprofession ne dispose pas d’un outil d’observation statistique des cours du vrac. Cette moyenne quinquennale s’élève à 175 000 hl pour la seule appellation Sancerre, indiscutable locomotive des volumes et des exportations, couplée aux 74 000hl produits en Pouilly Fumé. En 2019, les 6 000 ha de vignoble du Centre-Loire ont généré un chiffre d’affaires de 350 millions € (M€), « une des meilleures valorisation en bouteilles de France, ce qui explique aussi notre capacité de résilience », souffle le directeur du BIVC.
La filière ne se repose pour autant pas sur ses lauriers et fait montre d’engagement vers les certifications environnementales. « 30 % des surfaces totales sont certifiées en bio, en biodynamie ou en conversion, et 15 % de plus sont concernées par la HVE3 ou Terra Vitis », abonde le directeur de l’interprofession. Hormis à Sancerre, où la totalité de la surface d’appellation est plantée, le potentiel de production peut encore être développé dans les autres AOP et IGP de Centre-Loire.
Depuis 2019, un ambitieux plan de filière a d’ailleurs été réfléchi puis mis en application par l’interprofession. Outre une refonte de l’identité visuelle et la création d’une plateforme collective, l’ambition reste la même : perpétuer la belle dynamique de valorisation des vins du bassin.
* : Soit les appellations Châteaumeillant, Coteaux du Giennois, Menetou-Salon, Pouilly-Fumé, Pouilly-sur-Loire, Quincy, Reuilly et Sancerre, ainsi que les IGP Coteaux de Tannay et Côtes de la Charité.