e 10 février, Jean-Christophe Payan, spécialiste de l’irrigation à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) a conclu la deuxième session des Entretiens Vigne Vin Languedoc-Roussillon de l’année en présentant les travaux de ses confrères de la Chambre d’Agriculture du Vaucluse sur les filets d’ombrage.
« Ils ont posé des filets de 50 ou 70 % d’opacité sur du grenache planté à Piolenc de la nouaison aux vendanges en 2019, 2020, des années plutôt chaudes et sèches, et 2021, plus pluvieuse » récapitule Jean-Christophe Payan.
Les filets n’ont pas changé la température ressentie par la canopée, mais ils ont bien fait baisser le rayonnement selon l’opacité indiquée par le constructeur.
Sur l’ensemble des répétitions, la date de récolte a été retardée de 9 à 10 jours par rapport au témoin non protégé. « L’ombrage a limité la photosynthèse et l’accumulation en sucres des raisins ».


Il a également permis un maintien plus tardif de la croissance végétatif et des économies d’eau d’irrigation. « En 2021, pour arriver au même potentiel hydrique, les techniciens n’ont apporté que 10 mm à la vigne ombrée à 70% contre 40 mm pour la vigne témoin ».
Au moment de la mise en bouteilles, les vins issus des vignes sous ombrière étaient moins acides et moins colorés. « Attention donc aux types de profils recherchés » avertit Jean-Christophe Payan.
Cet effet sur la maturation et la qualité des raisins n’a pas été accompagné d’un effet sur le rendement. « Le nombre de grappes pied n’a pas changé, pas plus que leur poids » indique l’ingénieur, précisant néanmoins que les essais ont été déplacés chaque année. Pour lui, les filets d’ombrage sont une bonne stratégie d’adaptation rapide au changement climatique.