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Rolle à prendre

Par Alexandre Abellan Le 11 février 2022
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V

ermenti…No ! Comme le confirment les Fraudes françaises, la réglementation européenne de 2018 sur l’étiquetage des appellations d’origine vient perturber les perspectives de développement méridional des vins de ce cépage blanc aux racines italiennes et au potentiel commercial montant. Si les vins de vermentino sont marqués par des équilibres de fraîcheur, de gras et d’arômes dans l’air du temps, le nom du cépage n’est ni étiquetable, ni communicable, sur des bouteilles françaises en vertu de la protection de deux appellations italiennes (Vermentino di Gallura et Vermentino di Sardegna).

Ce récent rappel à une loi communautaire déjà ancienne alimente la fureur des opérateurs du Languedoc, où l’on aime répéter que les cépages dits internationaux sont bien souvent français. Ayant suscité l’émoi des lecteurs de Vitisphere, cette problématique du vermentino peut être résolue par une alternative plébiscitée dans les commentaires : utiliser un autre nom du cépage, le rolle. À défaut de vermentino (ou vermentinu en Corse), cet homonyme déjà usité en Provence est une solution demandant cependant des investissements conséquents en communication. Ce qui ne convaincra sans doute pas tous les opérateurs languedociens, peu amusés par cette histoire de rolle, d’autant plus qu'ils sont déjà tendus par les péripéties réglementaires de la marque Sud de France.

Si la réglementation européenne sur les indications géographiques est souvent vue comme limitante, pour ne pas dire castratrice, dans la filière vin, elle permet une protection de la valeur collective créée par les AOP et autres mentions traditionnelles. Pour imposer ses règles d'usage aux autres vignobles… Il faut aussi les accepter. Alors que les appels au désengagement de Bruxelles de ces questions d’Indication Géographique émanent d’opérateurs déçus par ces contraintes et demandeurs de liberté, le projet de la Commission Européenne d’un transfert de compétences à une agence de droit des marques inquiète les connaisseurs du droit international. Si elle peut être limitante, la vision européenne des Indications Géographiques en tant que biens collectifs permet un pilotage global, des cahiers des charges d’un point de vue agronomique et de la protection internationale de ces mentions valorisantes. Une approche bien différente des philosophies anglosaxonnes de marques collectives. Au final, let’s rock’n rolle ?

 

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Tous les commentaires (4)
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jeff Le 11 février 2022 à 17:54:13
l'approche alsacienne, raillée par David Cobold, a consisté à valoriser la typicité de l'expression d'un cépage dans une zone géographique. L'erreur a été de ne pas associer directement le mot Alsace avec le nom du cépage afin de lier directement le lieu et le cépage dans une seule construction de notoriété. La notoriété est d'ailleurs un des fondements des AOC. Mais comme David Cobold le dit, l'Alsace a perdu le combat de la protection du nom de cépage. Comme elle a déjà perdu en 1983 (environ) le bénéfice de l'utilisation du terme "tokay d'Alsace", pourtant en usage depuis des siècles (4 précisément !). Alors je ne vois pas comment aujourd'hui, le vermentino peut être interdit alors que la protection des riesling, gewurztraminer et autres a sauté sans problème... A moins que les italiens soient plus malins que nous !
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Alexis SABOURIN Le 11 février 2022 à 14:50:21
David Cobbold décrit bien le problème qui tient au fait que ces appellations italiennes incluent le nom du cépage dans leur nom d'appellation. Si le Vermentino est originaire de ces aires de production, c'est intelligent de leur part d'avoir verrouillé son utilisation, en privant ainsi des appellations concurrentes comme le Languedoc. Pour ne l'avoir pas fait en France, voilà que nos Merlot, Cabernets et Pinot sont les rois du monde - au bénéfice principal des pays concurrents car c'est bien en France qu'ils ont acquis leurs lettres de noblesse (le Merlot et le Cabernet-Sauvignon sont nés en Gironde). Mais dans la logique de l'appellation, c'est l'origine qui devrait être protégée, et donc le nom de la localité. A moins que le nom du cépage soit aussi le nom d'une commune au sein de l'appellation ?
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Per Karlsson Le 11 février 2022 à 14:48:38
Totalement d?accord avec David. Si il y quelque chose qui devrait être interdit, c?est d?inclure un nom de cépage dans le nom d?une appellation. Barbera et nebbiolo va suivre ? Et encore d?autres cépages ? Per Karlsson/BKWine Magazine
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David Cobbold Le 11 février 2022 à 12:44:15
Je vois un problème dans cette interdiction/limitation. Je croyais qu'il n'était pas possible de protéger un nom de cépage, à la différence de celle d'une appellation. C'est d'ailleurs pour cela que les italiens ont du modifier leur approche afin de protéger l'appellation Prosecco, en nommant le cépage majoritaire gléra alors qu'il s'appellait couramment prosecco auparavant. Dans ce cas précis,du Vermentino, et comme souvent en Italie, des appellations joignent le nom du cépage à celui de la localité (Vermentino di Gallura, par exemple). Autant je trouve que la protection du nom de la localité Gallura est logique et nécessaire, je ne vois pas pourquoi le nom du cépage doit l'être aussi, d'autant plus qu'il est utilisé dans une autre appellation que vous citez. Si on suivait cette absence de logique, on devrait alors protéger aussi Chardonnay, Merlot, Cabernet, Pinot noir, etc. Cela n'est pas tenable ! Une localité, d'accord, un cépage pas d'accord, malgré ce que les alsaciens ont tenté d'imposer il y a quelque temps en France. Les cépages n'ont jamais connu les frontières : ne commençons pas à en créer !
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