irecteur général d’Agrosud, un réseau de 15 négociants répartis dans les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, Jean-Paul Palancade passe ses journées au téléphone à gérer les retards ou annulations de commandes de produits phytosanitaires et d’herbicides.
« La plupart des produits viennent d’Inde, de Chine, des USA ou d’Europe. Tous nos fournisseurs peinent à trouver des containers. En Irlande, où le glyphosate est synthétisé et conditionné, il n’y a même plus de chauffeurs » regrette-t-il.
La crise covid n’est pas la seule responsable de la pénurie de glyphosate. « Une des usines de Monsanto a été ravagée le passage de l’ouragan Ida en Louisiane, en août 2021. Elle ne s’est remise à produire que récemment, et au compte-gouttes ».
Certains produits seront carrément introuvables cette année. « C’est le cas du difénoconazole contre l’oïdium » illustre Jean-Paul Palancade. Plusieurs fournisseurs annulent aussi les commandes de soufre mouillable du fait des tensions sur le gaz et le pétrole.
« Beaucoup d’industries ont réduit la voilure en attendant une baisse des prix ». La crise ukrainienne risque aussi d’impacter le marché.
Le cuivre devrait rester disponible, mais à un tarif a minima 20 % supérieur à l’année passée. Agrosud fait le maximum pour s’adapter à la situation. « Depuis plusieurs mois, nous immobilisons du capital et surstockons des produits à l’EDN (entrepôt et distribution du narbonnais) et à Distagri, dans le Gard » poursuit le directeur.
Malgré toutes ces précautions, la pression maladie de l’année déterminera la capacité du distributeur à faire ou non la jointure. « Les agriculteurs et viticulteurs devront en outre faire preuve de souplesse en cas de rupture, et accepter d’utiliser des produits de substitution. Nous avons par exemple plusieurs solutions aux propriétés fongicides voisines ».