cruté par la filière vin, le paragraphe 11 du comité spécial du Parlement Européen sur la lutte contre le cancer (Comité Beca) est adopté ce 9 décembre à Bruxelles avec la référence à l’étude de l’Organisation Mondiale de la Santé considérant qu’il n’existe pas de niveau de sureté en ce qui concerne la consommation d’alcool pour la prévention du cancer. Dans la dernière version du texte, le comité Beca « rappelle que la consommation d’alcool est un facteur de risque pour de nombreux cancers, comme la bouche, le pharynx, le larynx, l’œsophage, le foie, colorectal, du sein… » et « rappelle l’étude de l’OMS qui reconnaît que quand il s’agit de prévention du cancer il n’y a pas de niveau de sécurité et souligne le besoin de le prendre en compte quand seront discutés et mis en place les politiques de prévention du cancer ».
Avec 24 votes pour, 6 contre et 3 abstentions en comité, cet article doit désormais être étudié, avec l’ensemble du rapport d’orientation, par le parlement européen en séance plénière ce début 2022. Si le texte étudié n’a pas de vocation législative, il doit positionner politiquement les eurodéputés sur le plan anticancer préparé par la Commission européenne. Pour de nombreuses organisations vitivinicoles (de France, mais aussi d'Italie et d'Espagne), ce jugement que toute consommation de boissons alcoolisées serait nocive, quel que soit le niveau de consommation, est non seulement contreproductif en matière de santé publique (ne distinguant pas la consommation responsable des comportements abusifs) et pourrait conduire à terme à la suspension des aides européennes au vignoble (le comité Beca demandant à l’Union Européenne et ses états membre de réviser leurs politiques globales pour permettre une meilleure prévention*).


Après 18 mois de travaux, l’eurodéputée de la majorité Véronique Trillet-Lenoir, qui est la rapporteure du comité Beca, se montre satisfaite ce 9 décembre par ce vote de l’ensemble du rapport. La cancérologue lyonnaise déclare en commission : « et bien voilà, nous l’avons fait ! Nous avons soutenu ensemble, avec nos sensibilités, nos convictions, nos divergences aussi, une position forte pour un plan européen de lutte contre le cancer. […] Nous l’avons fait par-dessus tout malgré les fortes pressions sur nous, pour préserver la belle jeunesse européenne de ces mauvaises habitudes et de ces environnements toxiques. […] Il nous reste tout à faire : convaincre nos collègues de donner un mandat fort et uni à ce parlement pour défendre nos positions. Pousser nos gouvernements respectifs à s’engager. Prendre tout notre rôle de législateur pour concrétiser nos propositions. »
* : Ainsi qu’une révision des règles d’étiquetage sur les informations de nutrition et d’ingrédients, malgré le récent consensus obtenu dans la Politique Agricole Commune (PAC 2023-2027).