’incompréhension perdure entre la certification nationale Haute Valeur Environnementale (HVE) et les démarches locales agroenvironnementales. « Il n’y a pas d’équivalence possible entre la HVE, qui concerne toute l’exploitation, et la démarche viticulture durable en Champagne qui ne concerne que l’atelier viticole » indique ainsi Nathalie Elimas, la secrétaire d’État chargée de l’éducation prioritaire, répondant au nom de Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, lors de questions au gouvernement ce 23 novembre à l’Assemblée Nationale.
Pour la ministre, « la haute valeur environnementale correspond au niveau le plus élevé du dispositif de certification environnementale des exploitations agricoles, le niveau 3. Elle s’appuie sur des obligations de résultat mesurées par des indicateurs de performance environnementale, qui portent obligatoirement sur l’intégralité des activités agricoles de l’exploitation, et non sur un seul atelier. » Selon cette grille de lecture, le label Viticulture Durable en Champagne (VDC) ne peut prétendre qu’à une équivalence de certification environnementale de niveau 2, « fondée sur des obligations de moyens », ici sur « l’activité viticole des exploitations, puisque le cahier des charges de viticulture durable en Champagne ne s’applique que pour cet atelier ».


« Bien qu’elle réponde à des critères plus performants que la HVE, la certification viticulture durable en Champagne ne bénéficie pas des mêmes avantages fiscaux et qu’elle oblige par ailleurs les viticulteurs qui veulent l’obtenir à engager des fonds. Il me semble donc que la question mérite d’être approfondie » réplique le député de la Marne Éric Girardin (La République en Marche), qui a posé cette question au gouvernement. Pour l’élu, l’absence de reconnaissance d’équivalence est d’autant plus incompréhensible que VDC reprend l’intégralité du cahier des charges HVE. « Un tronc commun » complété par « la maîtrise du recours aux intrants, la gestion responsable de l’eau des effluents, des sous-produits et des déchets, la préservation du terrain, de la biodiversité et des paysages viticoles, enfin, la réduction de l’empreinte carbone de la filière » liste Éric Girardin. Qui regrette l’impact de cette absence de reconnaissance pour le vignoble : le coût d’une double certification pouvant démotiver les volontés d’aller plus loin que le niveau HVE.
Des arguments non seulement portés par le Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV), mais aussi par les démarches de Cognac et de Terra Vitis.