es premiers vins blancs sont en train d’être vendangés sur le pourtour méditerranéen. Et le chardonnay est à la fête. Les pertes de récolte sur ce cépage conduisent à une hausse des prix. « Il va y avoir de la spéculation sur ce cépage » confirme Gérard Bancillon, président de la coopérative des collines du Bourdic. Selon de premiers échos, le cépage atteindrait les 150 euros/hl, voire davantage. Une hausse remarquable comparée à son cours de la dernière campagne qui s’étalonnait à 100 euros/hl. Les moûts de chardonnay en provenance d’Espagne atteignent les 85 euros/hl contre 60 à 70 euros, l’an dernier. Indubitablement, la hausse de la demande en blanc, et la baisse de la production, joue en faveur d’une croissance forte des cours du chardonnay.
Pour les rosés et les rouges, la situation, en ce début de campagne, est autre. Les stocks rosés sont suffisants pour faire la jonction entre les deux campagnes ce qui justifie qu’il n’y ait pas d’empressement sur les achats ou les réservations. Mais, une hausse des prix est cependant attendue, s’accordent des observateurs.
Pour les rouges, la situation est plus délicate. La vendange s’annonce hétérogène, avec des degrés élevés et une intensité colorante importante. Bref des caractéristiques qui ne sont pas pour plaire à un marché qui est déjà en perte de vitesse sur la couleur. Bénéficieront-ils d’une hausse des prix malgré une qualité qui ne correspond pas toujours aux attentes du marché ? Elle pourrait ne pas être à la hauteur des espoirs de certains producteurs et s’étalonner sur progression modérée.
Qu’en est-il de la concurrence étrangère ? Du point de vue des courtiers, il n’y a pas à redouter les appros venus d’Espagne ou d’Italie. « Il n’y a pas d’opérations ou d’annonces d’achat. On ne peut pas tout substituer l’origine française par de l’origine espagnole pour une seule campagne. Quant aux approvisionnements depuis le Nouveau Monde, les problèmes logistiques sont tels que cela ralenti les échanges. D’autant que les frais de transport sont en hausse de 30 à 50 % » indique un courtier. "Il faut aussi tenir compte du coup de chaud en Europe du Sud, avec de la concentration et une baisse du rendement en jus" complète un autre observateur des marchés. Un constat validé par les chiffres de la dernière note de conjoncture de FranceAgriMer en date de juin 2021. L’organisation note un recul de près de 20 % des importations de vin en France sur les 9 premiers mois de la campagne 19/20 par rapport à la même période sur 18/19. Pour l’Espagne, première origine importée en France, le volume est en retrait de 12% sur la période. Une baisse qui se porte à 15 % pour l’Italie. Deux catégories notables sont en hausse : le Porto et le Prosecco.