ne longue et meurtrière période de gel au printemps, un violent orage de grêle en juin, des grappes victimes de coulure et de millerandage, sans compter les ravages du mildiou : la récolte sera historiquement basse cette année en AOC Touraine. Les dirigeants de l’ODG s’attendent à de faibles rendements ne dépassant pas 30 hl par hectare en blanc, rouge et rosé. La future vendange pourrait représenter seulement 105 000hl, contre 213 360 hl en 2020 et 203 500 hl en 2019… Soit une chute de plus de 50%.
« Nous avons décidé de maintenir les rendements autorisés à leurs niveaux de base du cahier des charges (65 hl/ha en blanc, 60 hl/ha en rouge et rosé, 72 hl/ha en mousseux) et cela a été approuvé en assemblée générale en juillet. Suite aux gels de 2016 et 2017, nous avions demandé des hausses de rendements. Mais les assurances aléas climatiques sont basées sur le rendement annuel de l’AOC. Si on baisse ce rendement, les producteurs assurés perdront de l’argent », a expliqué Thierry Michaud, le président de l’AOC Touraine.
La petite récolte à venir ne permet pas aux vignerons de l’appellation d’espérer constituer un VCI, ou de mettre en place une réserve interprofessionnelle comme en 2020. « Notre réserve en blanc sur le 2020 n’a atteint qu’environ 6 000 hl sur 116 000 hl produits. Si elle avait été plus élevée, elle nous rendrait service, ces volumes se vendraient bien, confie Thierry Michaud. Lorsque nous aurons une récolte abondante en 2022 peut-être, il faudra augmenter le rendement et créer une réserve, ou instituer une gestion prévisionnelle des sorties, pour commercialiser nos vins sur plusieurs millésimes. »
Par ailleurs, les vignerons de l’AOC Touraine ont voté lors de leur assemblée générale en juillet l’interdiction du désherbage chimique total dans toutes les vignes de l’AOC pour 2022. Cette décision concernait déjà les vignes en dénomination géographique, comme Touraine Oisly et Touraine Chenonceaux, depuis cette année. « En Val de Loire, il restait deux AOC à ne pas avoir interdit le désherbage chimique total : la nôtre et le Muscadet, indique Thierry Michaud. Nous ne devions pas être les derniers à faire ce choix, et à prendre le risque d’être cloués au pilori par la presse ».