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Caroline Rozes réunit les 10 cépages d'Armagnac
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Biodiversité retrouvée
Caroline Rozes réunit les 10 cépages d'Armagnac

Seul domaine réunissant à nouveau l’ensemble des variétés autorisées par l’appellation gasconne, le domaine d’Aurensan compte en faire sa signature aromatique.
Par Alexandre Abellan Le 05 août 2021
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etour aux sources de l’eau-de-vie gasconne. « Si je reprenais le domaine, ce n’était pas pour produire un VSOP d’ugni blanc rectifié à 40°.alc » pose Caroline Rozes, à la tête du domaine d’Aurensan (AOP Armagnac Ténarèze). Engagement tenu depuis son retour en 2011 au sein de la propriété familiale, qui a commencé par diversifier l’encépagement de son vignoble. Se limitant au duo d’ugni blanc et de colombard, les cépages de la propriété ont accueilli la folle blanche et le baco (voir encadré pour ce dernier), avant la réintroduction progressive des six autres cépages présents dans le cahier des charges de l’AOC : plant de graisse, meslier Saint-François, mauzac blanc et rose, blanc dame et jurançon blanc.

Plantés par blocs sur 1,5 hectare pendant trois années (de 2014 à 2016), cette parcelle de « cépages fantômes » a pu s’appuyer sur l’approvisionnement du technicien spécialisé Olivier Yobrégat, de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV Sud-Ouest). L’expert en cépages oubliés indique qu’à sa connaissance, « c’est le seul producteur qui a remis en culture pour la distillation ces 6 variétés ». Un pari qui porte ses fruits selon Caroline Rozes : « ces cépages se comportent bien, il n’y a pas de galère. On voit tout de suite que leur rendement ne sera pas celui de lugni blanc, surtout le meslier Saint-François avec ses petits grains. » Loin des 120 hl/ha habituels dans la région, la parcelle « fantôme » vise à terme 60 hl/ha (et tourne actuellement autour de 50 hl/ha).

Jamais goûté

Au-delà du quantitatif, Caroline Rozes table sur le qualitatif avec « un retour au goût historique de l’Armagnac » dans les eaux-de-vie. Faisant état d’un sentiment de « jamais goûté », la vigneronne souligne le cocktail aromatique de ces cépages inhabituels, ainsi que l’apport « de douceur et de moelleux que l’on ne retrouve pas normalement sur jeune eau-de-vie ». Pour Olivier Yobrégat, « ces variétés peuvent donner de la complexité aux eaux de vie, avec pour chacune des "défauts" à apprivoiser dans le cadre de la distillation (sensibilités aux maladies, rendement, acidité), qui expliquent qu’à certaines époques on leur ait préféré l’ugni blanc, le baco et le colombard*. »

Distillé en 2018, le premier assemblage des six cépages oubliés est commercialisé depuis la fin 2020 sous l’étiquette du "carré des fantômes" (tirage de 1 000 cols pour un prix de vente de 55 €). Le tout avec une faible rectification, pour un titre alcoolique à 46°.alc « pour gagner en éclat aromatique et accessibilité » indique Caroline Rozes, résolument éloignée du VSOP monocépage à 40°.alc. Pour l’avenir, la vigneronne compte suivre le vieillissement de ces eaux-de-vie "fantômes" pour en faire la signature aromatique de la propriété. Le seul domaine à posséder les 10 cépages d’Armagnac n’a plus qu’à les élever avant de les rassembler, ce qui coule désormais de source.

 

* : « Quant à la Folle Blanche, cépage majoritaire autrefois, elle a fortement régressé après le phylloxéra probablement en raison de sa très forte sensibilité au botrytis et au mildiou » rapporte Olivier Yobrégat.

 

 

Recherche interprofessionnelle sur le baco

Directeur du Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA), Olivier Goujon indique que dans le plan stratégique de l’interprofession, « la diversité des cépages de la région a été relevée comme essentielle et notamment la spécificité du baco blanc, cépage hybride tolérant aux pathogènes de la vigne et qui participe depuis 100 ans à la typicité de l’Armagnac. En effet, ce cépage est à destination exclusive de l’Armagnac et ses 771 ha assurent 30 % de la production de cette eau-de-vie. »




 

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